Pourtant, tout fonctionnement sociétal, fût-il scolaire, même restreint au petit groupe classe, repose sur des relations qui ne sont pas le fruit du hasard : il y a des prises de pouvoir et des exclusions, des dominants et des dominés, des réussites et des échecs. À qui profite l’absence de régulations ?
Pourtant, des activités qui en suivent d’autres, sans fil conducteur, sans structure sous-jacente, sans ordonnancement réfléchi, ce n’est que de l’activisme. Partir de l’élève, s’appuyer sur ses connaissances, passer par des objets mentaux (ce qui relève de la pensée commune) pour atteindre des concepts (ce qui relève du savoir constitué), cela n’a rien à voir avec l’improvisation.
Là où elle se pratique, au plus jeune âge ou beaucoup plus en avant dans la scolarité, la Pédagogie Institutionnelle socialise l’apprentissage et est apprentissage de socialisation. Au travers des conseils de classe, des “quoi de neuf”, des ceintures et d’autres techniques, elle institue et institutionnalise des fonctionnements.
L’adulte assume sa tâche et n’en laisse pas la responsabilité à l’élève. Les élèves ne sont égaux ni dans leur vie quotidienne, ni devant la matière apprise, ni dans la vie de la classe, ni face aux choix et responsabilités. Il ne s’agit pas tant de chercher à gommer toutes les différences, ou à égaliser les personnes et les rapports qu’elles entretiennent entre elles, que d’œuvrer avec plus de clarté et de transparence, dans un système organisé où chacun peut améliorer sa position sociale (en se situant mieux, en étant plus à l’aise et en prenant de nouvelles responsabilités,…) et intellectuelle (en s’appropriant des savoirs, en participant aux choix collectifs de certains sujets étudiés,…).