Le compagnonnage, histoire multiséculaire, c’est la transmission d’un savoir, de tours de main (gardés secrets), de maitre à élève. C’est l’apprentissage d’un véritable métier, nécessaire à la vie matérielle, à l’accomplissement de l’être et à l’équilibre social. C’est la quête d’un idéal, le besoin de se surpasser en développant ses capacités tant en habileté qu’en connaissances. C’est une tradition, des symboles, des coutumes pour marquer la continuité avec ceux qui ont marché sur la même voie. C’est l’adaptation aux changements et aux innovations. C’est la vie communautaire, l’entraide morale et matérielle. C’est le voyage et le partage de la vie des hôtes. Le compagnonnage, ce sont des techniques, teintées d’une certaine philosophie et baignées d’humanisme.
Le chef-d’œuvre des compagnons du Tour de France, c’est vraisemblablement le mythe fondateur de ce qu’on appelle, dans nos écoles, travaux de qualification ou de fin d’études. Mais qu’en est-il de la réalité ? En fonction de ce que vous vivez, de ce vous voyez, de ce que vous lirez dans ce numéro et de votre façon de l’interpréter, vous en arriverez à des conclusions claires ou diffuses, contrastées ou ambigües. Mais qu’importe pourvu que cela vous pousse, collectivement, à chercher et trouver des moyens pour donner sens aux travaux et aux apprentissages qui y mènent.