155 Edito

Pour ne pas que ce soit encore la course et l’énervement, Maman a préparé mes tartines le jour avant. Et mes habits sont prêts aussi. Mais c’est quand même la course et l’énervement à cause de mon petit frère qui a renversé sa tasse et ma grande sœur qui ne veut plus mettre le pantalon qu’elle a préparé hier avec Maman. Il y a du soleil dehors et elle va crever de chaud avec le pantalon… À huit heures moins le quart, on me dépose à la garderie avec ma grande sœur. Mon petit frère, on le dépose à une garderie où c’est garderie toute la journée. Heureusement qu’elle est là, ma grande sœur, c’est une fille mais elle se laisse pas faire et celui qui me touche, il a à faire à elle. Parce que moi le matin, je dors encore, j’aime pas qu’on me dérange et les grands ils en profitent parce qu’ils sont grands.

À midi, on doit ranger tous ses cahiers pour ne pas faire des taches avec ses tartines. Moi, je fais attention mais c’est vite fait une tache. Madame Monique a dit que si on avait une tache, on devrait tout recopier et j’écris pas vite. Comme tous les jours, on se dépêche de ranger ses affaires, pour se dépêcher de manger pour aller vite courir dehors. Surtout qu’il y a du soleil…

À trois heures et demi, on va encore à la garderie en attendant Papa qui doit nous reprendre. Moi je suis avec Irène qui fait des bricolages avec nous. Ma grande sœur, elle doit aller à l’étude pour faire ses devoirs et avoir fini quand elle rentre.

Aujourd’hui soir à la maison, j’ai le cafard, j’ai envie de pleurer. Pas parce que je suis triste mais parce que j’ai envie de râler. J’aimerais bien m’asseoir à côté de Maman et raconter trente-six trucs. Ou même tout près de Papa. Mais il prépare le souper et maman travaille tard. Quand elle rentre, Maman me dit que ce n’est quand même qu’un jour sur deux que je vais à l’école. Mais moi, j’ai plutôt l’impression que c’est tous les jours. Sauf le weekend, évidemment! Il ne manquerait plus que ça. Pourquoi pas aller à l’école pendant les vacances tant qu’on y est. Ce ne serait pas plus chiant que d’aller à la plaine de jeux!