On peut certes vivre, et mourir, sans atteindre ces compétences élémentaires de lecture. On peut prétendre que la mesure PISA n’est pas précise ou entachée d’erreur. On peut nier qu’il y a un problème en Communauté française et trouver de nombreuses explications, ou excuses, aux résultats.
On peut invoquer nos 5 % d’enfants immigrés (3 % en Flandre), nos 13 % d’enfants nés en Belgique et de parents immigrés (4 % en Flandre, 2 % d’allochtones en Finlande).
On peut… Mais… Qui peut affirmer que des difficultés de lecture ne constituent pas un handicap sérieux pour l’épanouissement personnel, une bonne insertion sociale et la recherche d’un emploi? Qui peut considérer comme insignifiant le fait que 28 % des jeunes de 15 ans de notre Communauté n’atteignent pas ce fameux niveau 2 alors qu’en moyenne pour les pays de l’OCDE, ce sont 18 % qui ne l’atteignent pas? Qui trouve normal que 43,5 % de nos jeunes de 15 ans soient déjà en retard scolaire? Qui peut se retrancher derrière les 30 % des élèves de 15 ans qui possèdent des compétences de lecture de haut niveau et juger les 28 % les plus faibles comme des exceptions qui confirment la règle du bon fonctionnement de l’enseignement? Qui peut prouver que les immigrés et les enfants d’immigrés ont des résultats moins bons que les autochtones à niveau social égal?
Qui souhaite que cette situation perdure? Qui veut pérenniser une société qui exclut et se construit sur l’inégalité? Qui défend une école impuissante à réduire l’écart et incapable de donner à presque tous des outils conceptuels indispensables?
Alors, au boulot…