Ce n’est pas tout. Il y a des murs porteurs mal placés, des fenêtres mal centrées, des pièces mal dimensionnées,…. Ce que Rudy a dans la tête fait aussi obstacle à son propre apprentissage. Il faut enjamber des barrières psychologiques, franchir des seuils épistémologiques, se défaire de contrats didactiques,….
La maison est dans une rue, un quartier, une commune,…. L’urbanisme impose des règles tandis que le propriétaire a ses choix et ses influences. L’architecte parle un langage et le client interprète. Ce qui traverse la tête de Rudy tandis qu’il est censé apprendre, dépasse de loin ce qu’il est en train de faire. Il vient d’une famille donnée, d’un milieu social donné, il a fréquenté certaines personnes et il s’est approprié les choses à sa façon. Quand il fait des mathématiques, ce ne sont pas que des mathématiques qui l’agitent mais également des images, des attentes, des espoirs, des déceptions, des constats, de l’indifférence, des projets,…. C’est-à-dire tout ce qui a à voir avec les relations que Rudy entretient (ou se fait) avec les mathématiques ou son rapport au savoir.
Quand Bernard Charlot a débarqué chez nous au début des années 80 pour tordre le cou aux théories de transmission héréditaire et d’handicap socioculturel pour expliquer l’échec scolaire des milieux populaires, cela a été un choc pour beaucoup. Dans les années qui ont suivi, le concept de rapport au savoir s’est enrichi au travers de nombreuses études (écoles et savoir dans les banlieues, expérience des nouveaux lycéens,…) de l’ESCOL (Education, Socialisation et Collectivités locales).
Aujourd’hui, il reste encore un gros travail à fournir du côté des pratiques qui permettent d’inverser le rapport au savoir quand celui-ci est négatif et engendre l’échec.
Échec à l’échec