En lien avec l’article paru le 11 juin 2013 dans La Libre : La calculette désormais admise au CEB
1- Le CE1D est devenu obligatoire cette année. N’est-ce pas redondant avec le CEB, voire contradictoire, quand on sait que la volonté du gouvernement est de privilégier un tronc commun avec un continuum pédagogique jusqu’à 14 ans ?
Vous avez raison, mais je pense que c’est une phase transitoire. Si l’on se remet dans une perspective historique, le CEB a été le plus simple à installer puisque c’est à ce niveau-là qu’il y avait déjà une culture d’évaluation externe (NdlR : les examens diocésains et cantonaux). Mais il est clair qu’il a installé une rupture là où on veut une continuité. Il y a donc une contradiction interne. Ce CEB a des effets discriminatoires pour un certain nombre d’élèves dans la mesure où il est une rupture et mène à un premier tri en 6e primaire alors que la fin du continuum pédagogique est aujourd’hui à 14 ans. Pour l’heure, en fin de 6e primaire, 10 % des élèves atterrissent en 1re différenciée, avant d’aboutir, pour la majorité d’entre eux, en 3e professionnelle. Cette double évaluation à deux ans de distance peut vraiment devenir une paranoïa. Il ne faudrait pas que ce doublon persiste trop longtemps. CGé préconise un tronc commun jusqu’à 16 ans. A terme, il ne devrait donc y avoir qu’une seule épreuve certificative externe à la fin du tronc commun, en imaginant que l’on pourrait garder des épreuves externes formatives et indicatives pour les profs et les élèves à 8 ans et 12 ans.
2- Le Tess sera lui aussi obligatoire d’ici juin 2015. Peut-on y voir les prémices d’un “Bac” à la française ?
Je ne suis pas devin. Mais si on imagine l’idée du Bac avec des épreuves certificatives dans toutes les matières pour tous les élèves, on en est encore loin. D’un point de vue culturel, je pense que cela ne va pas être si simple, d’autant qu’il y a une très grande diversité dans les options.
3- Est-ce, selon vous, une bonne chose d’autoriser la calculette pour une partie de l’épreuve du CEB ?
_ En tant qu’ancien prof de maths, je n’ai aucune objection parce qu’il est précisé que c’est pour un certain nombre d’exercices et qu’il y aura toujours des épreuves de calcul mental. Il ne s’agit certainement pas d’un nivellement par le bas. On doit apprendre à l’école à utiliser tous les outils mis à disposition, comme on apprend à utiliser un correcteur orthographique, un didacticiel, etc.
– Interview de Anne Chevalier parue dans La Libre le 11/06/2013 dans La Libre : 3 Questions à …