Et pourtant. C’est vital, on aimerait bien être surpris, on se surprend à souhaiter la faille, on ne peut s’empêcher de jouir des joyeux capharnaüms qui bouleversent nos routines et quand, tout à coup, le quotidien à l’air un peu moins quotidien, ça nous réveille, ça nous ravive, ça fleure bon l’aventure, le gout de vivre, le plaisir, la joie. Mais aussi la gueule dans le mur, le nez dans la terre, la plaie ouverte et la noyade, et on se retrouve sur le cul à pester, râler, damner, condamner, et se maudire. C’est que l’imprévu est fantasque et peut prendre différentes formes…
Alors quoi ? Ne rien préparer ou tout prévoir ? Ou alors appeler à la rescousse l’indécrottable « juste milieu » ?
Rien de tout cela. Juste se préparer à lire cet imprévisible dossier et décaler son regard. L’imprévu n’est pas l’ennemi de l’organisation, il n’est pas l’opposé de la prévision, il en est la substance, le contenu. C’est parce qu’on a « tout » prévu que l’imprévu surgit, c’est en faisant place à l’imprévu dans la prévision qu’on se donne une chance d’apprendre à l’accueillir, l’intégrer, l’utiliser, s’en passer, compenser, innover, s’adapter, protester, résister, revendiquer, refuser…
« Et, c’est pas vrai, là, juste devant moi, je distingue sur son t-shirt un sexe en érection ! » [1]Extrait de l’article À corps gagnés, en page 2 de ce numéro
Notes de bas de page
↑1 | Extrait de l’article À corps gagnés, en page 2 de ce numéro |
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