Édito 227

Plantage de décor
Nous y voilà à 18 (12 membres du CR et 6 cégéïstes) à ce weekend d’écriture autour de l’entrainement mental. L’objectif du weekend, c’était de produire ce numéro de TRACeS.
Après une première soirée festive, on démarre en douceur avec un texte costaud qu’il fallait avoir lu et deux schémas (il y en a un en page 5) qui explicitent l’outil dont on va se servir pour analyser certaines des situations concrètes et insatisfaisantes que chacun a dû écrire. Aller-retour entre le travail individuel et le travail collectif. Chacun est invité à pointer trois choses : une qui le fait vaciller, une qu’il appuie et une dernière qu’il ne comprend pas. Partage en sous-groupe. Il faut se mettre d’accord sur une chose à faire remonter à la mise en commun. On travaille donc un peu à l’envers par rapport à nos habitudes, plongeon dans la théorie avant la pratique.

L’entrainement mental cela se vit, les temps d’écriture seront peu nombreux et courts, les textes seront à peaufiner.
Pour les 3 temps autour des situations écrites selon cette consigne « Écrivez un texte sur une situation concrète insatisfaisante (SCI) de la classe (équipe) ou dans l’école (institution), en tant que professionnel ou militant, vécue comme acteur principal, dans un rôle secondaire, comme témoin pris à partie ou pas, mais se sentant impliqué et questionné dans cette situation insatisfaisante. Cette situation concrète insatisfaisante doit être bien circonscrite dans le temps et l’espace de façon à ce qu’on puisse la décrire avec rigueur et précision. », le travail est organisé en deux sous-groupes, cela fera donc six récits analysés. On se lance dans des récits ancrés dans la classe. Les histoires des uns font écho à celles des autres. On poursuit avec des récits liés aux relations avec les collègues. Et enfin, on analyse des récits liés à la vie de l’institution. Ne cherchez pas ces derniers, trop confidentiels pour être publiés…
Un président gère, deux secrétaires prennent note. Faut garder des traces pour écrire pour TRACeS car avec l’entrainement mental, on est du côté de l’oral.

L’analyse se passe en quatre temps questions, communs à tous les groupes :
– Qui sont les acteurs ? Qui dit quoi ? (fait) ;
– Quels sont les aspects, les facettes les contradictions, les paradoxes et les tensions ? Quel est le problème ? (problème) ;
– Quelles sont les causes et les conséquences ? (théorie) ;
– Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait, propose ? Quelles pistes d’action ? (projet).

Souvent ces récits sont des arrêts sur image. Ils sont localisés dans le temps, figés.
C’est donc d’autant plus intéressant et surprenant d’entendre, après ce travail d’analyse, ce qui s’est réellement passé dans l’école, quelles ont été les suites. Et surtout d’entendre l’auteur réagir face aux pistes, aux éclairages, aux interprétations, aux hypothèses formulées lors de ces « entrainements ».
Et c’est bien là le défi : s’entrainer à s’extraire de l’émotion, même légitime, pour apprécier la valeur formative de ce qui se passe : s’il y a tension, c’est qu’il y a de la vie.

C’est en se plantant qu’on fait ses racines.
Dans la gazette, vous pourrez lire les récits des situations concrètes insatisfaisantes suivis de rebonds (sur un fond orange clair) des camarades qui ont déplié par écrit un morceau de ce qui s’est dit dans l’analyse collective.
À côté du dossier, une démarche pour apprendre à conceptualiser en jouant, l’épisode 3 de la Saga, toujours au-dessus de la moyenne et un article en Impolitique, fruit d’une enquête sur le financement du Pacte pour l’Excellence. Un numéro musclé !

Comité de rédaction