Édito

Chacun de ces types d’enseignement a une histoire particulière, mais aujourd’hui, le technique et le professionnel sont réunis sous un même vocable : le qualifiant. Ils partagent les mêmes maux, ils font l’objet des mêmes attentes sociétales et on veut leur administrer les mêmes pilules trop amères pour certains et salvatrices pour d’autres.

Il fut un temps où les petites bourgeoises apprenaient la coupe-couture et tout ce qu’il faut pour tenir son ménage et en société, tandis que les petites prolétaires apprenaient la couture pour survivre. À la belle époque, les garçons apprenaient quelque chose à l’école technique et leurs études débouchaient sur un diplôme de menuisier, d’électricien ou de garagiste qui ouvrait les portes de la respectabilité et de l’emploi.

Aujourd’hui, on dit que le qualifiant est une filière de relégation, ce qui pour le dire plat, signifie que nombre de ceux qui y sont ne l’ont pas choisi et savent que certaines études professionnelles ou techniques ne se concluent par aucun travail. Pendant ce temps, les patrons font croire que la formation est en constant retard sur les demandes d’emploi et les exigences du monde actif, tandis qu’ils se frottent les mains de voir le nombre de surqualifiés augmenter, entrer en concurrence pour les trop rares boulots disponibles et accepter les salaires de misère qu’on leur propose.

C’est au milieu de cette grisaille que débarque la certification par unités d’acquis d’apprentissage (CPU). Comme on pourrait le lire dans un catalogue publicitaire pour n’importe quel ustensile extraordinaire, les CPU peuvent tout faire : redorer le blason du qualifiant pour que celui-ci devienne le plus souvent possible un choix positif, revaloriser les métiers techniques et les filières qui y mènent, éradiquer l’abandon scolaire prématuré qui laisse de trop nombreux jeunes sur le carreau. Mais parmi ceux qui ont lu le catalogue et/ou expérimenté l’appareil, tous ne sont pas convaincus du miracle…

Comité de rédaction de TRACeS

ERRATUM

Dans le TRACeS n°211, à la page 11, l’augmentation relative est de 8/508 et non de 5/8