Édito

Gogol ! Handicapé ! Zinzin ! Débile ! Fou ! On a dit : on ne se moque pas. Par ailleurs, il n’y a pas de quoi rire.
L’enseignement spécialisé, il commence en maternelle et est organisé jusqu’en secondaire. Des réalités qui sont multiples selon les handicaps et les niveaux socioéconomiques des familles, mais souvent il y a la honte pour les élèves (et leurs familles) de ne pas être ordinaires.
Une kyrielle de concepts propres à son organisation et à ses missions : type, forme, intégration, inclusion, aménagements raisonnables, degré de maturité, pia, besoins spécifiques, etc. Avec une particularité en fwb, l’organisation du Type 8 pour les élèves qui ont des troubles de l’apprentissage, mais uniquement en primaire. Tout un univers…
L’enseignement spécial est devenu l’enseignement spécialisé. Au-delà du changement de dénomination, y a-t-il eu professionnalisation ? Et ben non ! Aucune formation spécifique n’est exigée pour y enseigner. Un constat d’une ligne dans un des textes, mais qui révèle quelque chose de la place de cet enseignement dans notre système scolaire et de l’engagement nécessaire de ceux qui y travaillent pour lui donner du sens.
Il y a de plus en plus d’expériences d’intégration. Celles-ci s’organisent très différemment selon les lieux et les personnes : un cotitulariat dans une classe en primaire dont tous les élèves de la classe peuvent profiter ou la présence d’une jeune logopède assise à côté de l’élève intégré... Vive la liberté ? Vous aurez le point de vue d’un logopède qui ne mâche pas ses mots.
Nous avons voulu dénoncer le gonflement de la population des élèves en type 1 et en type 8, d’autant plus que ce sont les élèves des milieux dévalorisés qui y sont massivement relégués. Les parents ayant une culture plus proche de celle de l’école mettent en place des stratégies pour éviter que leurs enfants ne s’y retrouvent, sachant qu’ils sont rares à en sortir. L’enseignement ordinaire ne sait-il faire qu’avec ceux qui rentrent dans son moule ? Comment faire avec les spéciaux, faut-il les traiter à part, les inclure, les intégrer ?
Nous n’avons pas fait le tour de la question : rien sur l’alternance, ni sur l’enjeu du ceb, ni sur la formation, peu de démarches, mais quinze articles quand même ! Il y avait trop longtemps que TRACeS de ChanGements n’avait pas consacré un dossier sur ce sujet. Bonne lecture.