Vêtus de jaune, de vert ou de noir, ils protestent et dé- zinguent les capitalistes, top manageurs, hommes politiques, présidents, ministres, députés, administrateurs, femmes de pouvoir. Cette bande de ringards fossiles aussi obsolètes que des chevaux de trait en agriculture.
L’homme moderne est citoyen, et citoyenner est un métier qui requiert un apprentissage et des outils. Jadis, pas de jar- dinage sans bêche ; la géographie et l’histoire étaient là pour labourer les esprits en profondeur. Aujourd’hui, la grelinette mathématique aère les pensées sans bouleverser la micro- faune neuronale qui évolue en majorité dans les couches superficielles du cerveau. Il ne s’agit pas de remplacer ou de faire table rase des idées en place, mais de les faire évoluer...
Pour se doter de moyens d’analyse critique des médias et des faits de société, pour apprendre le scepticisme, il faut savoir lire des graphiques et en déjouer les pièges, jongler avec les pourcentages et les indices, comprendre la diffé- rence entre une population et un échantillon pour apprécier la fluctuation d’échantillonnage, juger des cas où on peut ad- ditionner ou multiplier des chances... Ce numéro de TRACeS en montre modestement le chemin.
Toutes les matières mathématiques, que ce soit la géomé- trie, l’étude des nombres, l’algèbre, l’analyse, le traitement numérique de données offrent des occasions de débats scien- tifiques. Les cours de mathématiques offrent des opportuni- tés récurrentes, et à tous les âges, de débattre et d’argumen- ter, de mener des recherches collectives et finalement, pour chacun, de développer une pensée autonome. Ce numéro de TRACeS vous en donne des preuves.
De l’école maternelle à la fin du secondaire, les cours de mathématiques peuvent et doivent contribuer à développer des compétences citoyennes pour chacun et à assoir un ba- gage commun pour tous.
Comité de rédaction