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Accueil / CDoc / Recensions / Et si on aimait enfin l’école !

Un livre comme CGé voudrait arriver à en écrire un au sujet de la politique de l’enseignement en Belgique francophone ! Pour savourer pleinement celui-ci, il faut être un peu au fait de la politique française, mais au-delà de ce petit désagrément, il est extrêmement porteur et accessible.
Dans les Cahiers pédagogiques de mai 2012, on lisait déjà une recension très positive de cet ouvrage : « Pour aimer l’école, sans doute faut-il la rendre plus aimable, mais d’ores et déjà, n’a-t-on pas des motifs de l’aimer telle qu’elle est, semblent nous dire les auteurs. Et s’il y a à changer, transformer, c’est en gardant ce qui, aujourd’hui, reste ses atouts et non en les liquidant ou en se tournant vers le passé.  »
On apprécie que les auteurs ne soient pas dans une position défensive. Ils tentent de faire un bilan nuancé de la situation, en soulignant les atouts sur lesquels s’appuyer pour envisager une réforme constructive, mais aussi en pointant les défaillances qu’il faut prendre en compte. Ils mettent en évidence les « solutions » de certains qui sont à l’opposé de leur thèse, telle que le fait de faire de l’école un « sanctuaire », fermé aux autres réalités du monde et aux parents en particulier.
Les auteurs réussissent fort bien la gageüre de réaliser un livre à la fois très accessible et qui en même temps rend compte de la complexité du problème. Ils insistent d’ailleurs sur la prise en compte de cette complexité pour proposer des réformes constructives. L’enjeu du socle commun, par exemple, se pose en ces termes : « Comment faire pour que tous les élèves le maitrisent, même imparfait ? »
Par ailleurs, ils enjoignent de s’appuyer sur les innovations déjà présentes dans les classes et dans les écoles. Par exemple, organiser de la « prémédiation », c’est-à-dire familiariser un groupe d’élèves en difficulté avec une matière inconnue avant de la présenter au groupe classe. De cette façon ces élèves seront, pour une fois, ceux qui savent avant les autres. Un livre à conseiller.

Nicole GENEIX et Philippe FREMEAUX, Et si on aimait enfin l’école !, Alternatives économiques/Les petits matins, 2012.