Cette démarche, dite de la double interview, fonctionne très bien avec un public de cent personnes. La procédure mérite d’être allégée si ce nombre est dépassé.
Un gros feutre et une grande feuille pour quatre gros feutres de couleurs en réserve.
« Aujourd’hui, vous n’entendrez pas un discours d’une heure suivi d’un jeu de questions et réponses. Non, vous êtes tous capables de vous approprier un exposé, grâce aux autres. La conférence est écrite en deux textes A et B[1]Ces textes se trouvent sur le site www.panote.org . »
Vous formerez des duos, de préférence pour y rencontrer une personne que vous ne connaissez pas. Vous recevrez soit la moitié A, soit la moitié B d’un exposé qui traite des notes à l’école. Le document A s’intitule : « Pour une cure de désintoxication des profs et de toute l’institution scolaire » et le B[2]Il pourrait s’agir d’un cours d’histoire/géo avec un texte A sur Marco Polo et un texte B sur Magellan ou d’un cours de géométrie qui aborde deux théorèmes ou, en philosophie, les idées … Continue reading: « Trente contrevaleurs induites par les examens notés ».
L’étude : pendant une douzaine de minutes, chacun lira attentivement sa feuille pour être bientôt en mesure d’en communiquer le contenu à son partenaire de duo. Ce sera le moment de prendre des notes sur une feuille blanche, le plus de notes possible. Cette étude personnelle n’aboutira pas à une interro/soumission, mais à un apprentissage solidaire annoncé.
La révision : muni de ses notes, en tâchant de ne plus recourir au texte de départ, chaque A rencontrera un autre A voisin, afin d’approfondir ce qui sera transmis aux B, ultérieurement. Deux B feront de même. Ceci remplace : « Révisez votre leçon », sous-entendu… pour vous soumettre demain au prof qui vous notera à sa guise. Durée : une douzaine de minutes.
La double interview : reformation des duos initiaux A/B ; à tour de rôle, chacun communique tout ce qu’il a retenu, grâce à ses notes écrites, en dialoguant. Durée : quinze minutes pour ce double échange avec prise de notes de ce que l’autre apporte. Variante : deux A, face à deux B.
La reconstitution qui remplace le contrôle, l’examen noté où le prof agit souverainement, choisit ses questions (faciles ou difficiles), donne du temps ou non, attribue des points comme il l’entend (sévèrement ou avec bonhommie), annonce les résultats discrètement ou non… Donc, deux duos forment un quatuor où les deux A, sous le regard discret des deux B silencieux, reconstituent le document B qu’ils n’ont pas lu, mais qui leur a été explicité ; A/A disposent d’une dizaine de minutes pour faire une affiche/reconstitution au gros feutre. Puis c’est au tour de B/B de faire de même, sans l’intervention de A/A.
Variante : quatre A, comme quatre B, reconstituent le document qu’ils n’ont pas lu en début de séance, mais qu’ils ont appris de leurs condisciples, ceci de mémoire ; tout dans la tête comme lors d’un contrôle traditionnel. Sauf qu’ici, s’entraider, c’est bien, ce n’est pas « tricher pour des points ».
La discussion critique : à quatre, on examine les deux affiches A et B et, munis de feutres de couleurs différentes, on souligne ce qui est correct, on ajoute ce qui manque ou on barre ce que l’on refuse. On fait tourner les affiches des 4 A et des 4 B. Cette évaluation/émancipation pourrait durer vingt minutes.
En assemblée de tous les participants, débat général avec le concours des animateurs.
– Qu’apporte cette démarche au plan politique ?
– Quels sont les facilitateurs d’apprentissage rencontrés dans cette démarche ?
– Quels cours, habituellement transmis, pourraient se voir appropriés par les apprenants grâce à la double interview ?
Notes de bas de page
↑1 | Ces textes se trouvent sur le site www.panote.org |
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↑2 | Il pourrait s’agir d’un cours d’histoire/géo avec un texte A sur Marco Polo et un texte B sur Magellan ou d’un cours de géométrie qui aborde deux théorèmes ou, en philosophie, les idées de Nietzsche et de Spinoza, etc. |