CGé réserve un accueil mitigé au nouveau « Contrat pour l’école »

CGé, Changements pour l’égalité, mouvement socio-pédagogique réserve un accueil mitigé au nouveau ‘Contrat pour l’école’. Nous saluons la continuité dans les constats posés : le Contrat pour l’Ecole affirme clairement que notre système scolaire n’a « rien d’efficace, rien de juste et qu’il n’assure pas un enseignement optimal à chaque élève ». Nous partageons également les objectifs avancés de davantage de performance, d’équité et de qualité pour notre enseignement. Nos remarques prennent cependant la forme d’interrogations majeures ne trouvant pas de réponses satisfaisantes de notre point de vue dans les 10 priorités élaborées par le gouvernement. Ce communiqué de presse reprend de manière succincte les points abordés dans le document ci-annexé. (Disponible également sur notre site www.changement-egalite.be) Encadrement et apprentissages fondamentaux : quantité = qualité ? La première priorité du gouvernement associe la volonté d’augmenter le nombre d’enseignants et de se centrer sur les savoirs de base : lire , écrire et calculer. Mais a-t-on jamais fait autre chose dans les premières années du primaire ? Les aspects qualitatifs des apprentissages fondamentaux devraient faire l’objet d’un débat plus large car la question du sens et du contenu des apprentissages de base commence dès la maternelle. Le Contrat n’offre aucune garantie qu’un plus grand nombre d’enseignants va laisser plus de place aux apprentissages des enfants en s’appuyant sur le pari d’éducabilité pour tous. De plus, si le slogan des ‘20 élèves par classe’ devenu ‘20 élèves par enseignant’ fait bonne impression, des mesures uniformes dans un ensemble hiérarchisé d’écoles homogènes renforcent les inégalités. Il aurait mieux valu différencier l’encadrement en fonction de l’origine socio-culturelle des publics scolaires. Mieux préparer les enseignants, oui mais comment ? Les budgets de la formation initiale et continuée ne seront pas renforcés … pourtant les enseignants – surtout les débutants – ont besoin d’être accompagnés, leur temps de travail a besoin d’être revu afin de favoriser le travail collectif. Les enseignants sont demandeurs et le Contrat ne répond pas à ces demandes. La formation continuée organisée actuellement, à distance de la pratique, est insuffisante. Le Contrat a oublié de parier sur la culture professionnelle, l’innovation, le changement émergent et les moyens y afférents. Réduire les écoles ghettos, vraiment ? Les écoles ghettos sont la manifestation la plus voyante des inégalités de notre système scolaire et la lutte contre ces inégalités devrait être la priorité numéro un. Or, les mesures annoncées pour contrer les ‘effets système’ en matière de réduction de la dualisation du système scolaire et de l’émergence d’écoles ghettos sont en recul par rapport à la première mouture. Les mesures pour lutter contre la concurrence entre établissements et pour réguler davantage le quasi-marché sont absentes de ce Contrat. Le dialogue écoles/familles et les autres acteurs éducatifs? Nous regrettons l’absence des autres acteurs éducatifs dans ce ‘Contrat’. L’école n’est pas toute seule et d’autres assument à ses côtés un rôle éducatif au sens large. Il y a lieu de renforcer également le dialogue entre l’école et ces associations car l’école souhaite et redoute tout à la fois ces intrusions qui rendent poreux les murs de l’école et de la classe. Nous plaidons pour une vision plus ouverte, plus ‘élargie’ de l’école à son environnement. Une école s’inscrit dans un ‘cadre de vie’ (voisinage, quartier, commune) et elle entretient avec son environnement des rapports plus ou moins ouverts. En matière d’exclusion sociale, nous savons combien celle-ci est multidimensionnelle. Elle ne commence ni ne s’arrête avec l’école. De l’argent pour tous en Communauté française ? Nous espérons que ce « refinancement » de l’école ne se fait pas au détriment des autres secteurs de la Communauté française, souvent relégués au rang de parents pauvres. Les compétences de la Communauté forment un tout. Au travers des institutions qui la composent, la Communauté française s’adresse avant tout aux personnes tant collectivement qu’individuellement, dans leurs activités quotidiennes en vue de leur épanouissement culturel et personnel. À ce titre, pourquoi le gouvernement n’utilise-t-il pas la RTBF pour approfondir un débat sur l’éducation ? Pour plus d’infos et contacts, Rudy Wattiez, secrétaire général de CGé, 0497/252278

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