Pour que ces pères puissent servir de repères, il faut d’abord des pratiques et d’abord des théories ! L’œuf et la poule ! Et qui fait, ou devrait faire le coq ? Les formateurs, les pairs, un mouvement pédagogique ! Pères et repères : repaire de ringards ou de résistants ? Qu’ont donc ces pères en commun d’aussi dépassé ou d’aussi subversif ?
Subversif, d’abord leur refus de cette opposition d’une pratique et d’une théorie qui s’excluent, de cette division du travail entre chercheurs et praticiens. Il n’y a pas de progrès sans expérimentation, il faut oser toutes les expériences, mais c’est mieux de les oser dans la filiation, en référence à ceux qui en ont déjà théorisé d’autres. Et il n’y a pas de progrès sans théorisations, sans mise en patrimoine, il faut oser toutes les théories, mais les oser dans l’expérimentation, en référence à des pratiques. Rien n’est aussi pratique qu’une bonne théorie et rien aussi théorisable qu’une bonne pratique…
Subversive ensuite, leur posture, et la contagion de cette posture, face au savoir et à la réalité. Ils ne se soumettent à aucun des deux. Comme Nicolas, ils sont pères généreux et fils rebelles. Ils nous invitent à construire et déconstruire à partir d’eux. Et avant d’être pères, ils ont été pairs aussi : subversive encore, leur posture sociale, ils ont fait réseaux, coopératives, groupes, mouvements…
Puissions-nous nous laisser contaminer par leur subversion et nous-mêmes en contaminer beaucoup d’autres !