C’est toujours comme ça avec les « évidences », il y a des carapaces, des tours de passepasse et des évitements, alors il faut revenir dessus, insister, remettre le doigt là où ça fait mal et, gentiment, répéter la question : « Oui, mais, pourquoi ? » Et ce n’est pas gai de se rendre compte que ça fait une carrière (petite ou grande) qu’on pousse, grince et tire sur des élèves pour qu’ils se mettent à bosser, des années à écrire « travaille, vas-y, mets-toi au boulot, ça ne dépend que de toi », des années sans se poser cette simple question : mais pourquoi diable ? Non, pas « en général ». Non, lui, là, celui-là, avec tout ce qu’il trimbale, tribale et tintamarre, tout ce bruit qu’il fait à nos oreilles fermées, tous ces infrasons de classe et de déclasse qui brouillent tout ce que nous avons mis en place dans la classe en nous posant la question « comment ? »
Ce numéro donne la plume à quelques oreilles attentives qui poursuivent les pourquoi pour peaufiner leurs comment, il prête aussi le burin et le marteau à quelques pourfendeurs d’évidences et vous propose quelques belles rencontres. De quoi entrouvrir la porte sur des comment travailler le pourquoi. Mais bon sang quelle frustration ! Il y a tout un continent à explorer derrière cette question. C’est comme être dans la caverne de PLATON et jeter un œil dans le rétroviseur. Et vlan !, il n’y a plus de rétroviseur et on n’est même plus sûr qu’il y en avait un… Mais heureusement, un Traces, maintenant qu’il est plus beau et plus rigide, ça peut se garder et donc se relire !