On entend beaucoup parler du dispositif RCD : remédiation, consolidation, dépassement. Et pour cause. Il est pensé comme un accompagnement personnalisé répondant à la mise en place du tronc commun, prévu sans redoublement et sans orientation. Alors, que faire pour que tous les élèves poursuivent les mêmes objectifs d’apprentissage jusqu’à quinze ans ? Face aux difficultés rencontrées durant leurs apprentissages, comment les aider au mieux ? En faisant de la remédiation ? En changeant les pratiques en amont ?
Mais de quelles remédiations parlons-nous ? Il y a le travail de l’enseignant, face à sa classe, qui essaie de répondre aux besoins du groupe et à ceux de chaque élève. Il y a le travail de l’élève : quelles stratégies met-il en œuvre pour surmonter les obstacles rencontrés ? Il y a la relation entre l’enseignant et l’élève, tout comme celle établie entre l’élève et les savoirs à apprendre, et les relations entre les élèves… Que pensez des dispositifs d’aide, organisés en dehors de la classe ? Du tutorat entre pairs ?
Ceci est notre contribution à la réflexion sur les manières de faire de l’accompagnement personnalisé. Nous présentons des expériences ayant pour but que les élèves surmontent leurs difficultés, ainsi que certains résultats de la recherche sur cette question.
Nous laissons évidemment nombre de questions en suspens, par exemple : qui peut faire de la remédiation ? Comment ? Est-elle le problème de l’élève ? De l’enseignant ? De la situation ou de la relation pédagogiques ? Peut-on s’en passer ? Jusqu’où va-t-on quand on fait de la remédiation ?
Et, tout ça, pour ouvrir encore d’autres questions sur la mise en place de cet accompagnement personnalisé. Deviendra-t-il un temps dédié à tous les élèves, au cœur de la classe, doté d’outils utiles aux apprentissages ou à la réussite des tâches à accomplir ? Sera-t-il quand même source de classification et de sélection des élèves, notamment par le biais des groupes de niveau ? Plutôt que d’être cantonné à deux périodes par semaine, s’agira-t-il d’une posture qui devra s’incarner dans tout le corps enseignant pour parvenir à faire, à la fois, culture commune et différenciation, du début à la fin des séquences d’apprentissage ? À suivre, donc.