L’esprit critique, faut en avoir, mais ça se trouve où ? Parait que ça s’enseigne, mais comment ? Et pour critiquer quoi ?
L’urgence a commencé à se faire sentir avec les fake news de Trump et les vidéos complotistes qui buzzaient sur le Net. La pandémie en a rajouté une couche. Tous les regards se sont tournés vers l’école, censée former les élèves à plus de discernement. Mais jusqu’où veut-on qu’ils soient critiques, les élèves ? Car des complots, il y en a ! Et Youtube n’a pas le monopole de la manipulation médiatique, loin s’en faut. On sent que cette demande faite à l’école vient d’en haut, et qu’elle est souvent chargée de mépris pour les gens d’en bas qui cherchent à comprendre comme ils le peuvent. Les grands médias ne montrant de cette réalité que ce qui arrange les élites, et très peu ce qui préoccupe le petit peuple. La défiance de celui-ci est assez compréhensible, tout comme son réflexe de se tourner vers d’autres sources d’infos. Comme le dit Vald : « Personne ne veut que t’y voies clair/t’es du complot ou duper. »
Armer des esprits critiques, c’est enseigner la méfiance face aux news vues sur les réseaux, mais aussi vis-à-vis du JT ! Le fact-checking ? Oui, mais pas seulement. On ne peut pas se limiter à une série de bonnes pratiques quand on surfe sur internet. Il s’agit d’apprendre à développer sa propre opinion et à adopter le réflexe de chercher ce qui influence cette opinion — la mienne et celle de l’auteur que je lis, du journaliste que j’écoute… et du prof qui donne son cours. Tout le temps, dans tous les cours et dès la maternelle.
Dans ce dossier, on questionne le cours d’histoire, auquel les programmes cantonnent l’enseignement de la « compétence critiquer », souvent comme une routine, difficilement transférable à la vraie vie. On va aussi voir en primaire, en maternelle, dans l’enseignement pour adultes et puis hors de l’école. On raconte les fois où l’institution se raidit face à l’esprit trop critique des apprenants, ou l’instrumentalise pour les discipliner. On se demande comment débattre et pourquoi : comment passer du vouloir convaincre (les élèves ont comme modèle les débats télévisés où il s’agit surtout de faire taire son interlocuteur !) au désir de comprendre les raisons de l’autre et de faire ensemble la lumière sur un sujet.
Bonne lecture, mais attention : critique !