Changer l’école. Réaliser un véritable tronc commun polytechnique et pluridisciplinaire. Faire réussir tous les enfants.
Pour les enseignants, cela signifie une transformation de leur identité professionnelle, l’exercice d’un autre métier. Cela suppose la même transformation pour les formateurs d’enseignants. Comment favoriser cette transformation ? C’est la finalité que nous nous sommes donnés dans ces Rencontres Didactiques pour Faire École.
Pour cela, nous avons soigné le dispositif qui mettra tous les participants au travail. Découvrez-le !
Vous découvrirez leurs productions en mars 2018.
Un outil pour entrer dans le tronc commun
Pendant cinq jours, en janvier 2018, des profs des hautes écoles pédagogiques de la Communauté française et d’autres acteurs de l’enseignement supérieur, nonante personnes se sont mises au travail, à la Marlagne, pendant les Rencontres didactiques pour faire école, organisées par CGé.
Ils ont planché sur le futur tronc commun et cela pour six disciplines : les langues, les mathématiques, les arts plastiques, les sciences humaines, les sciences et l’éducation physique.
Chaque groupe (par discipline) a travaillé la spirale des savoirs autour d’un concept intégrateur (le temps, l’addition, l’image, le développement durable, le vivant et la corporéité) dans la perspective du tronc commun et de la construction des apprentissages de trois à quinze ans.
Chaque groupe a également produit une séquence de formation pour de futurs enseignants.
Il fallait être vigilant à la langue de scolarisation, aux rapports aux savoirs et aux fondamentaux relationnels, en visant une réussite de tous les apprenants, une préoccupation forte à CGé. Soi-même se mettre dans un travail collectif et collaboratif, vivre la tension entre le dispositif de formation et les productions à coconstruire.
Le webdocumentaire est le résultat de ce travail. Provisoires, imparfaits, incomplets, les résultats ouvrent déjà d’importantes voies à suivre en formation de formateurs dans le cadre du Pacte d’Excellence.
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– Tant l’évaluation de la Formation Initiale des Enseignants (FIE) à l’initiative du ministre Marcourt que les rapports du Pacte d’excellence mettent en évidence l’urgence de former les formateurs de formateurs comme préalable à toute réforme de l’enseignement qui puisse réellement arriver à faire apprendre et réussir tous les élèves.
– Le changement de paradigme qui s’annonce avec la mise en place d’un Tronc Commun (TC) polytechnique et interdisciplinaire nécessite de développer une culture commune entre les différents acteurs de la formation et de l’accompagnement des enseignants.
– Proposer et expérimenter un modèle de formation continue des formateurs d’enseignants en cohérence avec une vision renouvelée de l’enseignement de 3 à 15 ans.
– Mettre à l’épreuve la vision du futur Tronc Commun (TC) tant au niveau des contenus abordés que de la forme proposée et ainsi s’imprégner de ses différentes exigences.
– À terme, pérenniser la formation des formateurs d’enseignants.
Toute personne qui a en charge la formation initiale ou continue ainsi que l’accompagnement des enseignants du fondamental et du début du secondaire . Plus spécifiquement, il s’agit des
– formateurs (MA – MFP) dans les sections pédagogiques des Hautes Écoles (HE) et en promotion sociale,
– pédagogues et didacticiens des universités,
– conseillers pédagogiques,
– directeurs de HE,
– formateurs en formation continue.
– Cette coformation ne pourrait avoir lieu sans le soutien des Cabinets Marcourt et Schyns, ainsi que de la Fondation Roi Baudouin.
– Ce projet sera supervisé par un comité d’accompagnement qui devra avoir un regard critique et constructif sur ce dispositif de formation et ses effets en vue de nourrir les dispositifs de formation des formateurs d’enseignants, au-delà de ce projet pilote.
La méthodologie proposée se veut la plus cohérente possible avec la vision et l’organisation d’un futur TC. Il s’agira de travailler d’une part de façon approfondie et pointue dans 6 champs disciplinaires : langues (français et langues modernes), mathématiques, sciences, sciences humaines, arts plastiques et éducation physique (voir ci-dessous). Ceci tout en croisant ces champs disciplinaires avec des préoccupations essentielles à la réussite de tous, à savoir le développement
– Des compétences fondamentales pour vivre ensemble (fondamentaux relationnels),
– Des attitudes indispensables pour apprendre à apprendre (fondamentaux cognitifs),
– De l’utilisation qui est faite de la langue à l’école (langue de scolarisation).
Un fil rouge concret prendra la forme d’un web documentaire préconstruit qui se complètera petit à petit durant la formation, et qui à terme sera utilisable en formation des enseignants.
Concrètement
– Chacun s’inscrira dans un atelier disciplinaire parmi les suivants : langues (français et langues modernes), mathématiques, sciences, sciences humaines, arts plastiques ou éducation physique.
– Dans chaque atelier disciplinaire, on travaillera sur un concept-clé de la discipline et on déclinera les différentes étapes de construction de ce concept au long du Tronc Commun en identifiant les nœuds/obstacles.
Dans chaque atelier, on produira des séquences d’apprentissage pour les formations des enseignants en lien avec ces étapes. Ces séquences alimenteront un web documentaire commun.
– En dehors des ateliers disciplinaires, il y aura aussi :
Le schéma ci-dessous modélise la dynamique du dispositif de formation.
– Les responsables de formation sont choisis en fonction des critères suivants :
– conscients des mécanismes qui conduisent à l’échec et à la relégation des élèves les plus éloignés des codes scolaires ; soucieux de réduire cette fracture ; maitrisant un certain nombre de pistes didactiques pour faire apprendre tous les élèves ;
– ayant des connaissances scientifiques pointues dans leur champ de compétence ;
– ayant une expérience dans la formation de formateurs ;
– capables de développer en formation d’adultes des méthodologies isomorphes à celles prônées dans les classes.
– Pascale BONNET, langues étrangères (HELMo)
– Françoise BUDO, sciences sociales (CGé, HELMo Tenter Plus)
– Vincent CARTUYVELS, arts plastiques
– Anne CHEVALIER, mathématiques (CGé et GEM)
– Arnaud CORNET, activités physiques, santé et bien-être (HELMo)
– Jacques CORNET, coordination et fondamentaux relationnels (CGé)
– Sabine DARO, sciences (CGé, Hypothèses asbl, HELMo)
– Alain DESMARETS, numérique et web-documentaire (CGé)
– Sandrine GROSJEAN, coordination pédagogique et logisitique (CGé)
– Benoît JADIN, mathématiques (CGé et GEM, HELMo)
– Benoît LENZEN, activités physiques, santé et bien-être (Université de Genève)
– Aude LIMET, langues étrangères (CGé)
– Fred MAWET, coordination logistique (CGé)
– Éric Van Den Berg, arts (CGé, ESA St-Luc Liège et ULg)
– Rudy WATTIEZ, langues étrangères (CGé, HE de Vinci)
– Nicole WAUTERS, français, langue de scolarisation et fondamentaux cognitifs (CGé, inspectrice FWB)
Chaque participant est invité à choisir individuellement un atelier didactique qui travaillera un concept intégrateur ou concept clé.
Se préparer au Tronc Commun
Nous faisons le pari actif et conscient que le dispositif en lui-même ainsi que l’entrée dans les apprentissages par une didactique spécifique sont des moyens précieux pour travailler la transversalité et la collaboration. Les fondamentaux cognitifs, relationnels ainsi que la langue de scolarisation seront abordés dans tous les ateliers didactiques. Nous invitons donc les pédagogues « généralistes » (formateurs de psychopédagogie, conseillers pédagogiques, directeurs…) à s’engager aussi dans cette coformation et de mettre leurs compétences au service du travail dans les ateliers didactiques.
Atelier didactique de langue (Français – Français Langue étrangère – Langues modernes) : le concept de TEMPS
Cinq jours pour partager et créer des outils didactiques autour du « TEMPS » comme concept intégrateur essentiel dans l’apprentissage des langues à travers le tronc commun.
Parce que…
L’organisation de la pensée (se référer à son passé et se projeter dans l’avenir, organiser et planifier, interroger, douter et affirmer…) repose sur la « maitrise » de la notion du TEMPS.
Prendre conscience du passage du temps permet de résister à l’immédiateté, différer l’action ou persévérer.
Comprendre et exprimer le TEMPS dans sa langue, celle de l’école ou de celle de l’autre est une clé pour comprendre ou représenter le monde.
L’acquisition des outils linguistiques et (inter) culturels en lien avec le « TEMPS » s’articule avec le développement de la perception et des rapports aux temps.
Du « c’est quand qu’on va manger ?/c’est quand qu’on va à la maison ? » pour se situer dans le temps vécu en maternelle à « raconter le parcours d’émigration d’un grand-parent et le situer dans le temps historique » en anglais à 15 ans, en passant par « trifouiller la langue pour comprendre comment elle marche » dès les classes primaires…, comment se frotter avec nos étudiants à la construction de séquences didactiques adaptées à chaque étape du développement qui permettent à la fois d’observer les élèves en train d’apprendre, de les amener à s’exprimer et à réfléchir aux façons de penser le temps dans la langue ? Voilà le défi auquel nous vous invitons !
Atelier didactique de mathématiques : La notion d’addition
L’addition et la soustraction font partie des apprentissages scolaires considérés comme élémentaires et pourtant la construction du concept de champ additif s’étend sur toute la durée du Tronc commun. Elles nécessitent plusieurs remises en question en profondeur au fur et à mesure qu’on élargit les familles de situations ainsi que les ensembles de nombres sur lesquels elles portent.
Il s’agit donc de bien identifier les différents seuils épistémologiques de la construction de ce concept depuis « additionner, c’est mettre ensemble ou ajouter » qui prend du sens dans l’univers des quantités dès la maternelle à « additionner, c’est composer des grandeurs » qu’on peut, entre autres, visualiser sur la droite numérique et étendre ensuite à tous les nombres réels, positifs et négatifs. Une attention particulière doit être portée sur le travail avec 0, sur les diverses formes que prend l’addition et sur les algorithmes.
Atelier didactique des sciences : la notion du vivant
Les échanges que les êtres vivants, autotrophes ou hétérotrophes, entretiennent avec le milieu extérieur sont au cœur de la définition du vivant. Construire les notions de photosynthèse, d’alimentation, de respiration et les mettre en lien avec la production d’énergie et de croissance est un objectif à atteindre en biologie à la fin du tronc commun. Pourtant, trop souvent, ces notions sont vues de manière isolée le long du cursus scolaire sans l’idée de l’intégration des processus qui leur donne sens. Il s’agira donc d’envisager ces apprentissages de manière intégrée et, de la maternelle à la fin du tronc commun, de penser une gradation des apprentissages qui met clairement en évidence les sauts cognitifs attendus à chaque passage successif.
Définir des activités pour développer ces apprentissages conduira le groupe de travail à se poser les questions didactiques essentielles à l’enseignement de la biologie en particulier et des sciences en général.
Atelier didactique d’éducation physique : la notion de Corporéité
Le concept de Corporéité traduit à la fois le corps qu’on a, qu’on vit et qu’on est. Il conceptualise les différentes façons d’être au monde du corps vécu dans sa totalité, selon une vision moniste du corps et de l’esprit qui rompt avec le dualisme cartésien. De l’activité spontanée de l’enfant aux APSA de notre patrimoine culturel proposées à l’école, en passant par les jeux traditionnels, quelles corporéités observons-nous ? Quelles formes de pratique scolaires proposer pour éprouver ces corporéités spontanées, indifférenciées et les amener vers des corporéités socioculturellement déterminées ?
Une analyse de l’histoire et des fondements épistémologiques des APSA permet de mieux préciser les corporéités spécialisées ainsi que les vertus éducatives dont elles sont porteuses. Quels projets d’enseignement et situations d’apprentissage proposer pour développer ces corporéités spécialisées et ces valeurs ? Jusqu’où aller dans la transposition de ces activités pour ne pas les dénaturer et perdre les repères culturels tout en renforçant leur potentiel éducatif ? Enfin, comment coconstruire ces corporéités et mettre les apprenants en projet de (co) développement ?
Comparer des situations d’apprentissage, penser leur complémentarité et leur articulation dans un curriculum long nous permettra de coconstruire des repères didactiques essentiels.
Atelier didactique des sciences humaines : La notion de développement durable
Le développement durable, nouveau crédo politique ou concept scientifique qui aide à penser l’avenir de nos sociétés ? Quand nous abordons le développement durable avec nos étudiants ou nos élèves, sommes-nous dans le discours religieux ou dans la démarche scientifique ? Prosélytisme ou expertise ? Eco-geste ou démarche citoyenne ?
Penser le développement est devenu aujourd’hui un enjeu pour les disciplines des sciences humaines :
• les différentes conceptions du développement ont évolué avec le temps,
• spatialement nous sommes invités à « Penser global » et à « agir local »,
• anthropologiquement, la place de l’Homme au sein de l’environnement est interrogée,
• les discours et les choix politiques ont intégré cette nouvelle donne environnementale
• …
Bref pour sortir des slogans et des récupérations politiques, il sera nécessaire de recourir à plusieurs disciplines (histoire, géographie, sciences sociales, économie politique…) qui éclaireront les différentes facettes de cet enjeu.
Comparer des situations d’apprentissage issues des pratiques des participants, penser leur complémentarité et leur articulation dans un curriculum long nous permettra de coconstruire des repères didactiques essentiels à l’enseignement des sciences humaines et des différentes disciplines qui la composent.
Atelier didactique des Arts plastiques : la notion d’image.
Les images font partie de notre quotidien à doses massives. Elles entrent dans nos vies par le biais d’écrans toujours plus individualisés : ces prolongements de la main sont comme des prothèses par lesquelles les enfants consomment et créent du visuel de plus en plus différencié, mais dont le contenu est souvent mal maitrisé.
Qu’elles soient traitées en décor divertissant, en œuvres d’art sacralisées ou en documents pris comme réalité objective, les images sont perçues dans l’immédiateté, elles fascinent et tout est fait pour leur ôter la charge de pensée qu’elles véhiculent — pourtant – à notre insu.
L’image n’est pas un « donné », c’est un « construit » qui dispose d’une syntaxe propre avec ses codes spécifiques. Elle demande un instant pour la voir, mais exige du temps pour la comprendre.
De la maternelle à 15 ans, partant des expériences des participants et de quelques détours théoriques, nous tenterons de construire des séquences d’apprentissage, des outils et des repères didactiques visant :
• Le décodage du langage visuel : passer de la sidération à la compréhension de ce qui sidère (Meirieu) ;
• publicités, BD, photos, etc.) ;
• La construction/déconstruction (recherches graphiques, syntaxe, références, etc.) ;
• La pratique de la parole sur l’image, donner un statut à toute réaction verbale et non verbale (émotions, intellect, euristique, etc.) ;
• Le développement de l’esprit critique (distinguer images de propagande et images artistiques)
L’expérience esthétique, plastique (faire des images avec une intention, des émotions…).
Modalités de la formation
La coformation s’étalera sur 5 jours consécutifs du 29 janvier au 2 février 2018
La participation aux 5 jours de 9 h à 18 h 30 est requise. Les repas et le logement (vivement conseillé) sont inclus dans le prix unique de 125 euros.
Horaire type d’une journée
9 h-10 h30 : Atelier
10 h 30-10 h45 : Pause
10 h 45 – 12 h 30 : Atelier
12 h 30 -13 h45 : Repas
13 h 45 – 14 h 20 : Commissions
14 h 30-16 h : Atelier
16 h-16 h15 : Pause
16 h 15 — 18 h 30 : Ateliers (départs possibles à 18h sauf le mercredi et à 17h15 le vendredi)
18 h 30 : Repas
20 h : Conférence ou animation de soirée
vision plus détaillée du programme
Grille horaire
En soirée sont prévus à ce jour, une soirée sur la pédagogie institutionnelle, une soirée jeux, une soirée sur les enjeux du maternel et une soirée de danses folkloriques. Ces moments sont prévus pour permettre de l’informel de qualité, mais ne font pas partie de la formation en elle-même.
– Lieu : Centre Culturel La Marlagne — Chemin des Marronniers, 26 – 5100 Wépion.
– Effectif visé : 80 places soit environ 16 participants par atelier.
– Prix : 125 euros par personne (logement inclus – mais pas obligatoire)
Au 10 novembre, il reste des places dans tous les ateliers. Nous prolongeons donc les inscriptions jusqu’au 15 décembre sur base du premier inscrit premier servi.
Nous vous confirmerons votre atelier dans la semaine du 18 décembre.
Nous vous demandons également de payer directement la somme de 125€.
Sandrine Grosjean – 02 218 34 50 – sandrine.grosjean*@*changement-egalite.be