L’obligation “formative” relance le débat sur le temps de travail effectif des enseignants.
À partir de 2003, six demi-jours (ou trois jours) de formation seront obligatoires. En 2006, ces six demi-jours devraient passer à dix. Les quatre demi-jours supplémentaires se dérouleraient en dehors du temps de prestation des enseignants (fourches, mercredis, samedis, congés ou vacances). Cela coince actuellement car les syndicats (surtout la FIC) et le ministre ne sont pas d’accord sur la notion de travail effectif. Faut-il imposer du travail supplémentaire aux 962 heures/années prévues pour les cours, ou reconnaitre le travail au sens large (concertations, corrections, préparations à domicile, rencontres avec les parents, accompagnement d’élèves en difficulté, formation personnelle, formation collective)? La radioscopie de l’enseignement montrait déjà que les enseignants du fondamental prestaient bien leurs 38h/semaine (un instit travaille effectivement en moyenne 42 heures 18 minutes par semaine). On ne parle plus des 24 ou 26 périodes (pour les maternelles). On touche là à une définition du travail des enseignants. “La formation est un droit mais aussi un devoir” [1]Jean-Marc Nollet.. Si c’est un devoir, il doit se faire pendant le temps de travail des enseignants. Mais qu’est-ce que le travail des enseignants? La présence en classe ou le temps consacré à permettre de donner cours? Aucune valorisation (statutaire ou financière) n’est prévue pour ces formations obligatoires. Devraient-elles l’être pour les formations volontaires? Comment encourager les enseignants à se former?
Toucher au temps de travail au sens large n’a pas l’air chose simple! Rappelons qu’un essai de redéfinition du temps de travail scolaire (plus échelonné, avec quinze jours de vacances en automne et les vacances d’été commençant mi-juillet) avait été amorcé par la Commission des rythmes scolaires en 91, mais le fait d’avoir déplacé des congés a mis en péril (!) le secteur Horeca de la côte belge et le ministre Mahoux, à l’époque, a dû renoncer à modifier le calendrier scolaire.
Notes de bas de page
↑1 | Jean-Marc Nollet. |
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