Tout ce qu’on fait en groupe n’est pas forcément mieux qu’autre chose ! Ou alors on fait du groupe une religion ! La vie en groupe ça peut avoir des effets nocifs : on prend prétexte de l’autre pour laisser faire les choses et se replier en douce sur soi-même. On peut régresser en groupe. C’est la division du travail à rebours. Travailler en groupe, c’est toute une affaire.
Bon, tout ça pour dire qu’il faut se méfier et ne pas tomber dans le panneau des groupistes de toute nature, et Dieu sait s’il y en a en ce moment, spécialement dans notre domaine. Et pourtant, on se sert tout le temps de groupes à Laborde !
Est-ce qu’on utilise le mal contre le mal ? …
Donner à manger, donner de l’éducation, des bonnes manières, des vitamines, vacciner les gens, donner des loisirs… du groupe, c’est bien normal ! Ca fait partie des nécessités du monde moderne. Comme dit souvent Oury, à ce compte, si on appelle ça de la psychothérapie, il faut bien admettre que le premier boulanger venu, au premier coin de la première rue, fait mieux que nous et sans faire tant d’histoires, tant de congrès, de revues…
Alors, j’arrête là ! Plus rien à dire ?
Félix GUATTARI Psychanalyse et transversalité, p. 263
(Ce texte était paru dans le Bulletin du personnel de La Borde, clinique psychiatrique fondée par Jean OURY)
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