Inconscient (À propos de l’)

C’est parce que chaque sujet (…) décide qu’il tirera ou non satisfaction de ce qui lui est offert et/ou de qui le lui offre, qu’il apprendra ou non. (…) Les savoirs au nom desquels on jugerait, trancherait dans le « sujet », imposerait au galop, peuvent très bien être des armes pour se défendre, se protéger, se cacher et mettre l’autre au pas. Au pas de nos savoirs. Et ceux-ci peuvent avoir une fonction d’aveuglement sur nos propres façons de fonctionner. (…) C’est l’histoire d’un fou qui pousse une brouette mais elle est tournée vers le sol. Un médecin le rencontre et lui fait remarquer que pour la faire servir, il doit la tourner vers le ciel. « Ah non, je ne suis pas fou ! Si je la retourne, on va me la remplir de briques ! » (Qu’est-ce qui est l’envers de qui ?!!)
C’est sans doute pour des prudences de ce genre : qui va la remplir, pourquoi, jusqu’où, avec quelles briques… que des élèves avancent avec leur brouette à l’envers… parce qu’ils ont leurs raisons de refuser, de rater, de ne pas laisser remplir… ou même de capter plutôt ce qui peut s’aspirer du sol. Pas fous. Désireux d’intégrité. (…) Prendre en compte l’inconscient, pour l’enseignant, c’est surtout rester incomplet dans cette relation entre lui et l’élève. Simplement reconnaître un espace qui fonctionne à l’insu des sujets et surtout ne pas y entrer, ne pas y marcher, ne pas aller démasquer. Dire « oui » au sujet, se battre pour sa prise en compte et son intégrité via tous les chemins qui peuvent s’inventer mais sans le bruit des bottes sur la pelouse de chacun.

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