Institutions

« Il n’y a point une institution seule. Il n’y a que des institutions en interaction et chaque institution peut venir à participer structurellement à des combinats divers »(*). Pas d’institution UNE, mais un réseau d’institutions, l’ « atomium » évoqué par Fernand Oury et Aïda Vasquez (Vers une pédagogie institutionnelle ? p. 101-108) où « les éléments (chaque institution) sont à la fois causes et effets les uns des autres. Isoler ces éléments, leur retire leur sens, ils n’ont de sens que par rapport à l’ensemble ». Que serait un Conseil qui ne coifferait aucune institution – coopérative, journal, enquêtes, Quoi de neuf ? etc. – si ce n’est un lieu de paroles qui risquerait de tourner rapidement dans le vide ; et, inversement, comment pourraient s’élaborer ce journal, cette coopérative, etc. – sauf à perdre leur sens d’organisation autonomes – sans l’instance de régulation et de décisions collectives qu’est le Conseil ? Une institution UNE ne saurait être qu’une institution TOUTE, càd une institution d’où se trouveraient exclus toute différenciation, tout processus de singularisation ; une institution refermée sur elle-même, achevée, qui ne supporterait aucune séparation, aucun dégagement ; une institution à transfert obligatoire, où tout transfert de transfert se verrait paralysé. En somme, si une institution ne vaut que pour les passages qu’elle ouvre, les transferts qu’elle mobilise, on doit s’attendre à ce que ces passages et ces transferts se nourrissent du jeu même des renvois d’une institution à une autre. L’inconscient dans la classe, Paris, ESF, 1996, avec un morceau de citation (*) de François Tosquelles (J. OURY, F. TOSQUELLES, Pratique de l’institutionnel et politique, Vigneux, Matrice, p.123)

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