Le voilà venu le numéro fruit du weekend le plus chaud de l’hiver. Une fois n’est pas coutume, ce weekend était réservé aux membres du comité de rédaction de TRACeS.
Dans cette gazette, pas de rubrique blague, pas de récit de promenade, mais une flopée de textes autour du thème qui nous a occupés : « Idéologies ». Des idéologies qui nous collent à la peau comme les chewing-gums dans la ville. On ne peut s’en débarrasser, mais on finit par ne plus les voir. Jusqu’au jour où…
Pour s’échauffer, on s’est mis au travail avec des phrases banales, glanées dans les écoles, pour chercher derrière elles, ce qu’elles disent de ce qu’on pense et penser à ce qu’elles disent et produisent.
Ensuite, chacun a écrit un récit à partir d’une situation, vécue dans son milieu professionnel, où il a senti un écart idéologique avec quelqu’un d’autre. Un moment critique qui révèle notre position, notre lecture des faits, ce qu’on défend et ce qu’on combat. Puis, prendre distance avec l’écrit pour affiner son ressenti, préciser ses positionnements et ensuite, se lire les textes en petits groupes, rebondir sur ceux des autres pour aider à l’écriture.
Après, on s’est confronté à des textes dont on ne connaissait pas l’auteur et qui étaient, peut-on y échapper, porteurs d’une idéologie (précise quand ils étaient extraits de programmes de partis politiques.) Qu’est-ce qu’on comprend qu’on appuie ? Qu’est-ce qui nous fait bondir ? Quelle vision du monde cet auteur défend-il ? Qu’est-ce qu’on pourrait lui répondre ?
On a pris le temps de se frotter au « pacte d’excellence », via des questions mises en ligne pour faire participer les professionnels de l’école. Petit débat entre nous.
Vint un temps pour se centrer et se mettre au travail sur nos fabrications personnelles avec une carte conceptuelle de l’habitus culturel inspirée par Pierre Bourdieu. Et notre idéologie à nous, à chacun plutôt, d’où vient-elle ? Pourquoi sommes-nous militants à CGé ? Qu’est-ce qui nous pousse à travailler quand il ferait si bon de se promener ?
Et dans notre équipe, on est tous d’accord sur tout ?
Chacun a écrit un manifeste pour TRACeS, en y mettant ce à quoi il tient. Partage des lectures avec comme consigne d’écoute de pointer une chose avec laquelle on est tout à fait d’accord et une autre pas du tout. Ou pas vraiment. Ou pas entièrement en tout cas. Histoire d’identifier des tensions. On a construit un schéma avec différents ilots (de quoi on parle) : praxis, acteurs, postures éducatives, stratégies, focalisation et publics. Pour chaque ilot, on a cherché à avoir 4 tensions afin de pousser la réflexion au-delà des tensions qui nous sautent aux yeux.
Et une fois de plus, on est bluffé par la force du travail collectif que ce soit pour la préparation du weekend, les temps de travail d’écriture et la théorisation. Ou pas…