C’est la question que CGé avec la Fapeo nous avons mis au travail le 23 novembre, au Parlement de la FWB, durant toute une journée, en mobilisant et confrontant les points de vue de cent acteurs[1]Les responsables politiques et de l’administration de l’enseignement (la ministre, les PO et Fédérations de PO, les responsables des organisations syndicales enseignantes, les Fédérations … Continue reading concernés par l’existence et le fonctionnement de cet organe.
Pourquoi nos deux structures à vocations très différentes se sont-elles unies pour organiser cette journée ? Parce que nous partageons un constat et des convictions. Ce constat qui remonte des états des lieux dressés par tous les groupes d’acteurs concernés est sans appel : dans bon nombre d’écoles, le conseil de participation (CoPa) n’est pas mis en place ou il ne fonctionne pas, ou ce qu’on y traite ne fait pas sens.
Quant à nos convictions : la première est que l’Éole face au défi des inégalités scolaires doit absolument changer. La deuxième, c’est que, pour pouvoir changer, elle doit arrêter de vouloir cacher ses difficultés. Au-delà des changements impulsés par le haut ” les changements de structure, de fonctionnement et de pédagogie en cours dans les chantiers du Pacte ”, un travail de mobilisation de tous les acteurs concernés sur ce qui se vit dans chaque école est indispensable.
Et ce lieu de confrontation respectueuse de tous les acteurs existe, mais il n’est pas investi à cette fin : il s’agit du conseil de participation !
Parce que l’école est un lieu de vie qui cherche à mettre en place des conditions favorables aux apprentissages et à l’émancipation des élèves, parce qu’il s’agit de gérer au mieux ce lieu, il faut passer de l’individuel au collectif et dialoguer entre groupes d’acteurs concernés. Le PO et la direction ont le pouvoir, mais nous pensons qu’accepter de le partager permettrait de gagner de la puissance d’agir.
Sans surprise, nos hypothèses concernant les raisons pour lesquelles les conseils de participation sont régulièrement inexistants ou dysfonctionnels ont été globalement validées et étayées par les acteurs en présence : les conditions pour les mettre en place et les faire fonctionner ne sont pas réunies. Les participants ont fait des propositions. Pour les enseignants, les élèves et les parents, il y a une condition centrale et incontournable qui manque pour être prêts à y tenir une vraie parole : le besoin de garanties. Les abus de pouvoir doivent être empêchés par des contrats éthiques collectifs et une vigilance doit être exercée collectivement. Cela renvoie à la nécessité d’un ROI et d’une charte coconstruits et aussi, à la qualité de la présidence de ces conseils de participation pour animer les débats et garantir la sécurité de tous les acteurs présents.
Lors de cette journée, le travail a fait apparaitre des nœuds qu’il faudra prendre le temps d’explorer.
La réaffirmation par tous les « décideurs » que le prescrit actuel des CoPa doit être respecté et donc, qu’il va falloir mettre en place les conditions pour qu’il puisse l’être. Cette journée aura contribué à éclairer et nommer ce qui coince et à faire émerger des propositions.
Quant à notre proposition d’aller plus loin et de pouvoir se parler de tout ce dont il y a besoin pour soigner l’école, la conclusion des échanges est qu’elle est intéressante, mais ne peut s’instruire de façon sauvage et rapide, car elle soulève des craintes, des objections et des questions légitimes chez les acteurs du monde scolaire. Il faudra prendre le temps de traiter ces questions, d’éclairer ces nœuds et de délibérer sur la meilleure façon d’avancer dans le respect des différents groupes d’acteurs. La question de sur quoi et jusqu’où le pouvoir est-il partagé doit être réfléchie.
Cette proposition amène effectivement à revisiter complètement le pouvoir dans l’école, mais il n’est évidemment pas question pour autant de prise de pouvoir par les parents ou par les élèves sur l’école.
Si vous voulez en savoir plus sur ce qui a été présenté, analysé, discuté et produit dans le cadre de cette journée, rendez-vous sur le site de CGé pour prendre connaissance des actes de la journée. Vous y découvrirez également le contenu de l’intervention de la ministre qui a fait l’exercice d’indiquer ce qu’elle retenait et qu’elle a partagé de plain-pied avec les cent participants.
À poursuivre évidemment. Le chemin semble bien balisé.
Merci encore aux participants qui ont permis et porté ce travail collectif.
Notes de bas de page
↑1 | Les responsables politiques et de l’administration de l’enseignement (la ministre, les PO et Fédérations de PO, les responsables des organisations syndicales enseignantes, les Fédérations d’associations de parents, la DG Pilotage de l’enseignement…), des enseignants et des membres d’une équipe éducative, des parents, des élèves, des acteurs autour de l’école, des directions et des DCO. Les parlementaires de la commission enseignement ont été invités également et ceux qui souhaitaient participer aux travaux ont été répartis dans les différents ateliers. |
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