Parmi celles-ci, une qui a la vie dure: si vous parlez une autre langue que le français à la maison, votre maitrise de la langue de Voltaire sera handicapée.
Cela a pour soi la force de l’évidence. Le cerveau serait comme un gros morceau de fromage, les langues de petites souris. Plus il y a de souris, moins chacune aura à manger. Obligé.
Évidence démentie tant par des études en psycholinguistique qu’en sociologie de l’éducation. À ce stade-ci de la recherche, ce qui est facteur d’échec parmi les jeunes allophones, ce n’est pas leur langue maternelle, mais leur origine sociale, et plus précisément leur capital scolaire.
Allez demander sinon aux écoles Européenne, japonaises, et autres privées drainant la crème des gosses d’ambassadeurs si elles ont besoin d’une reconnaissance en discrimination positive pour améliorer leur score OCDE.
Plus encore: pour les milieux les plus pauvres, et à milieu socio-économique égal, il vaudrait mieux être fils d’immigré que belge natif; issu de parents sans la moindre expérience scolaire, que de parents au parcours plombé d’échecs.
On ne peut donc qu’être stupéfait de constater que d’éminents chercheurs cèdent à l’air du temps, en stigmatisant à leur tour, fût-ce contre leur gré, l’utilisation à la maison d’une autre langue que le français.
Il s’agirait donc de déclarer ces idées pour ce qu’elles sont, à savoir de simples hypothèses ayant contre elles l’état actuel de multiples recherches en la matière.
Elles devraient donc au plus vite être confirmées, ou démenties, par des analyses quantitatives et qualitatives croisant de multiples critères.
Faute de ce minimum, le débat ne peut être qu’idéologique.