Les gosses paient cash!

Depuis 1995, je m’interdis toute formation continue pendant les heures de présence de mes élèves à l’école, tant que je suis condamné à les envoyer au fond de la classe des collègues avec un travail. Inévitablement occupationnel puisqu’ils ont six et sept ans.

Je n’accepte plus de voir mon groupe, éclaté en dix petites paires, rejoindre les classes des collègues, chaque enfant emportant sous le bras son petit paquet de vingt photocopies, histoire de passer la journée sans trop déranger sa classe d’accueil. Je refuse de passer mon temps à photocopier inutilement toutes ces feuilles pour pouvoir suivre une journée de formation.

Il y a onze enseignants dans mon école fondamentale. Chacun a droit à dix jours de formation continue par an. C’est potentiellement cent dix journées avec des classes perturbées par des enfants en surcharge. À ajouter aux journées de formation continue sans remplacement des maitres spéciaux (gym, morale, religions) et aux absences sans remplacement pour maladie de moins de dix jours. Il est temps d’arrêter de faire payer tout cela aux enfants. Nos classes ne sont pas des garderies pour enfants sans prof.

Le remplacement par un parent a été, à juste titre, interdit par la Communauté française qui y voit un facteur de discrimination entre établissements.

Mon PO (Pouvoir Organisateur) communal vient d’installer un partenariat avec une école normale qui permet le remplacement des titulaires de l’école primaire cinq journées maximum à l’année. Ce nouveau bricolage oblige à choisir entre le remplacement en formation continue ou l’accompagnement par un stagiaire en classe verte. Par ailleurs, l’instituteur fait double journée puisqu’il lui revient de préparer les activités.

Sous cette législature, un petit pas dans la bonne direction a pourtant été accompli. La Communauté française organise le remplacement des instituteurs en formation dans les petites écoles (une ou deux classes), dans les écoles en discrimination positive et pour les directeurs avec classe.

Ailleurs, on attend le refinancement de la Communauté française promis pour 2004 par les accords de la Saint-Polycarpe. Avec colère.