Médiation (La)

La communication, les échanges, ne peuvent advenir en fait qu’ « à propos de quelque chose », d’une activité, d’une production : « La parole, dit Jean Oury, ne peut « circuler » que dans des lieux spécifiques, qui la stimulent et la protègent …
Les médecins psychiatres mettent donc en place un système de « médiation », pensant que seule l’introduction d’un « troisième terme » dans une relation duelle ( « le face à face » hospitalier, la relation « maître-élève » ) peut entraîner l’émergence d’une relation symbolique effective. Pour eux, cette relation nouvelle permettrait aux individus de formuler des demandes claires et de progresser par là même dans « la reconnaissance de soi, à travers la reconnaissance des autres et la reconnaissance par les autres ». C’est grâce à ce troisième terme disent-ils, qu’on peut provoquer la modification des relations dans le sens de la « désaliénation ».
Selon Jean OURY Pour une formation des maîtres, in Éducation et Techniques N°5, avril 1962 « Le but de la thérapeutique ou de la pédagogie institutionnelle, est de créer des systèmes de médiations. L’imprimerie, c’est une médiation, la coopérative, c’est une médiation ( bien que ce terme de médiation ne soit pas très heureux ), ce qui met en jeu des individus « à propos de ». On peut retenir simplement ces mots « ça-met-en-jeu-à-propos-de »; et cette mise en jeu, si on regarde bien ce qui s’y passe, c’est le réglage plus ou moins automatique des identifications imaginaires ( des enfants qui sont là autour de la table, chacun avec son rôle pour le différencier ) en fonction d’une loi ». Jean OURY in Vers la Pédagogie Institutionnelle, Fernand Oury et Aïda Vasquez, Matrice, 1991

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