La bienveillance est sans doute un terme qui en agace plus d’un. En effet, les adeptes de l’empathie sont souvent considérés comme des idéalistes dans ce monde de concurrence effrénée !
Pourtant, au terme de la lecture de cet essai[1]Paul-Benoît de Monge et Alain Maingain, Une si naïve bienveillance ? Pour une pédagogie du « prendre soin », petit guide du Centre Avec, Éditions du Centre Avec, … Continue reading publié par le Centre Avec[2] https://www.centreavec.be, les résistants à l’égard de cette posture de bienveillance pourront interroger leurs représentations, leur rôle de citoyen, parent, enseignant, pour … Continue reading : « Ceux qui, sans en avoir toujours conscience, détiennent le véritable pouvoir sur Terre sont les guerriers de la bienveillance. »
Notes de bas de page
↑1 | Paul-Benoît de Monge et Alain Maingain, Une si naïve bienveillance ? Pour une pédagogie du « prendre soin », petit guide du Centre Avec, Éditions du Centre Avec, août 2022. |
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↑2 | https://www.centreavec.be, les résistants à l’égard de cette posture de bienveillance pourront interroger leurs représentations, leur rôle de citoyen, parent, enseignant, pour constater qu’une alternative à la société libérale, à l’individualisme est possible. Ils découvriront que la bienveillance est un puissant levier, surtout grâce à l’éducation, pour résister aux replis sociaux, identitaires, communautaires qui gangrènent nos sociétés, pour tendre vers plus d’empathie, plus de solidarité sans pour autant tomber dans « une vision binaire et simpliste » opposant exigence et bienveillance. C’est ce que tentent de démontrer Paul-Benoît de Monge (scientifique) et Alain Maingain (littéraire) dans ce court essai. Compagnons de route, d’abord comme enseignants, ensuite comme directeurs d’écoles secondaires bruxelloises du réseau libre, ils ont croisé leurs perceptions de la place de la bienveillance, au cours de douze rencontres. Les six premières évoquent la bienveillance dans la société et les relations tandis que les six autres renvoient aux milieux éducatifs en zoomant tout particulièrement sur les réalités scolaires. Ils font part de leurs différentes expériences, comme professeurs puis directeurs, pour mettre l’accent sur le comment faire apprendre plutôt que sur le que faire apprendre, sur l’importance des interactions sociales dans le processus d’apprentissage, sur le droit à l’erreur pour stimuler la confiance en soi et éloigner la phobie de l’évaluation sanctionnante. Expériences pas toujours comprises, voire rejetées par certains qui voient, dans la bienveillance, le laisser-faire et le laisser-aller. Ce sont donc douze portes d’entrée qui permettent de se pencher sur ce concept de manière pas nécessairement linéaire, mais bien en fonction de la question qui intéresse le lecteur. Après chaque rencontre, les auteurs proposent une série de questions afin de susciter une réflexion personnelle, d’animer une réunion ou encore d’évaluer des pratiques collectives. On y trouvera de nombreux référents de tous horizons : des philosophes, des ténors de la non-violence, des religieux, des sociologues, pédagogues, sans oublier… CGé, références qui permettent de prolonger la réflexion notamment sur les pratiques des acteurs de et dans l’école pour peut-être arriver à un changement de paradigme professionnel. Cette autre approche est-elle envisagée dans la réforme de la FIE ? Le souhait des auteurs est de « donner des lettres de noblesse à ce concept en pédagogie et en éducation ». Je pense qu’ils réussissent leur pari, car ils en font « une apologie critique et raisonnée ». Ils partagent très certainement le propos que développe dans son livre Didier Van Cauwelaert(( « La bienveillance est une arme absolue », Éditions L’Observatoire, novembre 2019 |