Bornes to be alive est le sous-titre donné à ce numéro de la revue TRACeS de chanGements. Pour ne pas se perdre dans l’infini des possibles, la limite est une question de survie et d’humanité. Dans ce monde où le marché, la publicité, le sport d’élite, la toile… nous promettent la liberté d’un monde sans fin et la réponse à toutes les envies, l’école doit jouer son rôle premier et rétablir limites et butées : des limites pour ne pas buter et des butées pour ne pas se limiter. Parce que la limite est constitutive de l’éducation et de la civilisation et réciproquement. Limites de Moi et de l’Autre, du corps, de l’espace, du temps, du monde… Le Désir qui fait grandir nait de la limite et l’absence de limites n’existe que dans la Mort sur laquelle on finit toujours par buter. Ouvrir les possibles ne peut se vivre que si ces possibles ont un cadre et si ce cadre peut être interrogé.
Ce jeu des limites et des butées est un art difficile auquel chacun doit s’exercer. C’est à celui-ci que les auteurs de ce numéro ont travaillé et invitent, à leur suite, les lecteurs.
Et oui Raoul, à Traces, no limit ! : tu as encore entre les mains un pur produit de la marque « weekend CGé ». Après « pédagogies émancipatrices », « transgressions », « imprévus », cette année, aussi (...)
Édito Dossier : Limites et butées Le culot de la confiance (Alexandre BOURIN) Le miroir aux limites (Ekram El BOUBSI) Boutée dedans (Éléonore MAILLEUX) Si tu n’es pas contente, il y a encore de la (...)
« Madame li ministre, c’est Mounir ici. Vous vous rappelez de moi ? Vous savez, on s’est parlé dans le bus au retour d’Auschwitz. » Cette phrase marque le milieu de l’histoire. Mounir a quelque chose (...)
« Moi, Madame, je ne vous respecte que... parce que vous êtes marocaine. » Se prendre une réplique pareille, au deuxième jour du premier stage de sa formation d’enseignant, ça vous laisse pantois, ça (...)
Lorsque mes limites sont atteintes, il me parait temps de les dépasser. Lorsque la limite du respect est ébranlée, il me semble juste d’élever la voix… et le corps. Je suis dans ma deuxième année (...)
5e secondaire, étudiante en général section sciences-math. Élève de niveau moyen, calme et sans aucun souci jusque-là. Et pourtant, ça n’a pas suffi à devoir éviter de justesse un coup de poing qui (...)
Quand j’ai été l’une des têtes d’une hydre de Lerne sympathique... Quatorze têtes pour cette hydre sympathique : il s’agissait, le temps d’un weekend, de réfléchir à plusieurs têtes sur « Limites et (...)
« Hassan, si tu continues, je vais t’encastrer ! » Au moment où les mots sortaient de ma bouche, j’ai compris que j’avais dépassé une limite professionnelle, personnelle, et nécessaire. D’abord ma (...)
Les premiers beaux jours de ce printemps ont vu fleurir une petite affichette aux valves de la salle des professeurs : de nouvelles règles en matière de tenues vestimentaires, décidées par la (...)
Petite exploration de la ligne frontière définie par des décrets balisant notre travail d’enseignants. Si en traçant une limite, on entend clarifier et préciser, chacun choisira pourtant ses zones (...)
C’est ma nouvelle école, ma deuxième année d’enseignement, je viens de quitter l’école dans laquelle j’ai débuté. J’entre dans la salle des profs, il n’y a pas grand monde, je m’assieds à une table et je (...)
C’est un curieux symptôme, ça va, ça vient et puis on l’oublie et puis il revient, trop constant pour qu’on puisse le mettre toujours de côté. Depuis quelque temps, j’oubliais systématiquement de dire (...)
Un temps vide à remplir. Un « cours » dont les étudiants font ce qu’ils veulent. Et qu’en font-ils justement ? Que veulent-ils ? Et comment les contraindre à vouloir ? À vouloir ce que nous voulons ? (...)
Ah, si on pouvait remplacer les butées qu’on place devant les enfants difficiles pour les contenir, par des poussées qui les inscrivent… Derek, c’est mon filleul. Il m‘est tombé du ciel avec son nom (...)
Un directeur et des collègues me l’avaient dit à mon arrivée dans cette école professionnelle : ici, il faut savoir « les tenir ». Ces mots me hantaient. Tant le « les » pour une sorte de troupeau sans (...)
Cette typologie est le fruit d’un travail collectif réalisé lors du weekend d’écriture 2010 et a été mise en forme par Pierre Waaub par la suite. Le tableau est conçu comme une typologie des limites (...)
Cette typologie est le fruit d’un travail collectif réalisé lors du weekend d’écriture 2010 et a été mise en forme par Louiza BRAHIMI, Sandrine DOCHAIN et Éléonore MAILLEUX par la suite. Cette (...)
Ici, on commencera donc par la dernière scène de l’histoire ; on renverse les bornes sans pour autant abolir les limites. Le train reprend ses rails vers la vieille gare du Palais, défraichie mais (...)
Nous sommes au conseil d’école. Chaque semaine, ce conseil a lieu dans une classe différente. Celle-ci accueille deux représentants de chaque classe de l’école. Ils lisent dans l’ordre demandes, (...)
Magali est en rhéto, elle vient d’avoir 20 ans. Elle a doublé sa 4e, puis encore sa 5e, et le bulletin de Pâques de sa 6e nous fait craindre un nouvel échec. Magali ne semble pourtant pas en guerre (...)