PISA 2009 : La fracture sociale se confirme

Même si on peut questionner la fonction néo-libérale de l’enquête PISA, elle a le mérite de montrer que les inégalités se creusent entre élèves « riches » et élèves « pauvres ». Pour réduire cette fracture sociale, il faut un projet éducatif fort qui allie les objectifs qualitatifs aux savoirs de base au sein d’un véritable tronc commun jusqu’à 14 ans.


En une semaine, pratiquement tous les acteurs éducatifs de la Communauté Française se sont emparés des résultats de PISA 2009 en les interprétant de leur point de vue. ChanGements pour l’égalité, mouvement sociopédagogique, relève et souligne le consensus qui se dégage sur la persistance des profondes inégalités de notre système scolaire. Le grand écart entre les résultats des 25 % des élèves interrogés les moins nantis et ceux des 25 % les plus favorisés n’arrive pas à se combler au fil des enquêtes PISA. Ainsi, notre élite vaut bien celle de la Finlande. Mais quel désastre, chez nous, en queue de peloton !
Comment peut-on dès lors faire la une des journaux en se réjouissant de quelques maigres progrès en lecture tout en taisant les résultats en mathématiques et en sciences ?
CGé tient à rappeler que ces enquêtes visent essentiellement à inscrire l’enseignement des pays de l’OCDE dans une perspective de performance et de rendement qui émane d’un projet politique européen libéral, marchand et compétitif. Ceci explique que les classements se focalisent sur les compétences dans quelques disciplines dites de base : lecture, sciences et math. Mais peut-on limiter les objectifs de l’école à ces matières ? La réponse de la Communauté française à ce sujet est claire : développer la confiance en soi de chaque élève et favoriser l’émancipation sociale de tous sont aussi deux des missions de l’école.
ChanGements pour l’égalité invite donc ceux qui pilotent notre système scolaire à ne pas s’emparer des résultats de PISA en renforçant unilatéralement les savoirs de base mais à laisser une place à l’école pour des objectifs plus qualitatifs comme développer la créativité, l’esprit critique ainsi que les langages du corps, de la main, de la voix…
C’est en construisant un projet éducatif fort, s’appuyant sur des pédagogies qui permettent d’articuler des objectifs qualitatifs aux savoirs de base, tout cela au sein d’un vrai tronc commun jusqu’à 14 ans (au minimum) que nous arriverons à réduire la fracture sociale par l’école.
Anne CHEVALIER
Secrétaire Générale CGé

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