La Finlande est un des États les plus performants lors de cette enquête. Voici quelques hypothèses pouvant expliquer cette réussite. Il est intéressant de constater la multiplicité et la complexité des facteurs externes à l’école.
Une société où la lecture est en bonne place…
– La lecture est une activité populaire.
– Chaque famille est abonnée à au moins un quotidien. C’est le pays du Nord qui publie le plus grand nombre de titres de journaux (220 titres pour un pays de 5.200.000 habitants).
– Les jeunes lisent très régulièrement le journal (60 % de jeunes de 15 ans disent lire le journal plusieurs fois par semaine; la moyenne est de 40 % dans les pays de l’OCDE).
– Tous les jeunes suivent le même curriculum, ce qui contribue à l’égalité des acquis.
– Les programmes télévisés sont généralement sous-titrés, les enfants lisent donc tous les jours…
– Les livres sont des cadeaux très appréciés.
– Le système des bibliothèques publiques est très performant (réseau dense et très fréquenté).
– Le pays est le plus alphabétisé du monde (près de 100 %). Cette alphabétisation fut menée pendant la Réforme, qui imposait la lecture du catéchisme. Dès le XVIe siècle, les adultes devaient savoir lire pour pouvoir se marier…
– L’apprentissage de la lecture commence à 7 ans, un âge où tout le monde est prêt et motivé pour apprendre à lire.
Une société sans clivages marqués…
– La société finlandaise est assez égalitaire.
– Toutes les classes sociales valorisent l’éducation.
– La Finlande est historiquement un pays pauvre, principalement agraire, une société sans classes. Selon M. Klinge, “dans la mesure où l’héritage de patrimoine matériel avait une faible influence sur la société, celle-ci était dotée d’une grande mobilité sociale. La réussite passait donc par le mérite personnel qui va de pair avec les études.”
– La Finlande est le pays de l’OCDE où les différences en fonction de l’origine sociale sont les plus faibles.
– La Finlande est très homogène culturellement (2 % d’allochtones).
Un système éducatif de qualité qui conjugue autonomie et responsabilité
– Les enseignants sont très qualifiés (formation de 5 ans à l’Université, avec maitrise), bien payés et la profession est respectée.
– L’enseignement est entièrement public (1 % d’établissements privés). L’État intervient pour gommer les inégalités sociales: les communes défavorisées reçoivent des subventions plus importantes.
– La langue finnoise est très régulière (correspondance oral-écrit parfaite). Pas de problèmes d’orthographe et peu de temps consacré à apprendre la langue de façon formelle.
– L’enseignement des langues étrangères est très développé. Il y a deux langues officielles: le finnois et le suédois. Dès 8 ou 9 ans, l’enfant apprend une première langue étrangère. Dès 10 ans, il peut apprendre une deuxième langue de façon optionnelle. À 13 ans, il commence l’apprentissage d’une 2e ou 3e langue étrangère.
– Les écoles ont une très grande liberté dans l’organisation des apprentissages. Seules les grandes lignes sont définies sur le plan national. Chaque école développe son projet. Cela va de pair avec une motivation et une responsabilisation forte des enseignants.
– À noter qu’il n’y a pas d’évaluation externe standardisée obligatoire pendant les 9 années de la scolarité obligatoire.