Présentation de TRACeS de ChanGements

TRACeS de ChanGements, c’est la revue de ChanGements pour l’égalité (CGé), un mouvement sociopédagogique belge qui vise à l’amélioration du système scolaire qui a la fâcheuse tendance à transformer les inégalités sociales en inégalités scolaires.

En dépit de la démocratisation de l’enseignement, les possibilités scolaires des élèves sont toujours fortement liées à leur milieu social d’origine. L’école, un des piliers de la production/reproduction de la société, en porte une part de responsabilité. CGé propose une analyse des mécanismes scolaires et sociaux qui produisent ces inégalités afin de les dénoncer, de lutter contre elles et de proposer des changements. CGé est un lieu de rencontre, d’interpellation et d’engagement. Sa particularité est de mettre en évidence qu’une pratique pédagogique va toujours de pair avec une vision politique. Le mouvement a cinquante ans. Le travail dans le mouvement est collectif, avec une cinquantaine de militants, et il prend pied dans différentes équipes et groupes de travail. https://www.changement-egalite.be/CGe

Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ?

TRACeS de ChanGements est donc un journal militant. Il s’adresse à un large public de professionnels de l’école, autour de l’école et du secteur associatif. Il s’agit d’une revue pour praticiens généralistes beaucoup plus que d’une revue pour spécialistes théoriciens. À nos yeux, ce qui se vit et se travaille à l’école maternelle et primaire est d’un grand intérêt pour les professionnels de l’enseignement secondaire et supérieur, et vice versa.
Nous essayons d’éviter les recettes toutes faites, les vérités bien établies, les voilà comme il faut faire ou penser, les Yakas… Les hésitations, les faux pas, les questions ou hypothèses qui traversent le travail de chacun sont souvent bien plus utiles au lecteur qu’un produit fini et tout ficelé.
Cinq fois par an, notre revue présente des dossiers sur des thèmes liés à l’éducation, aux apprentissages et à la justice sociale. On y trouve des récits de pratiques réflexifs, des témoignages, des démarches d’apprentissage, mais aussi des analyses politiques et sociologiques en matière d’éducation au sens large.
La revue a aussi ses rubriques hors dossiers :
• Démarche : une démarche est le récit d’un apprentissage dans un groupe (classe, groupe d’école de devoirs, adultes en formation). Il peut s’agir d’un apprentissage de type savoir constitué, de type méthode, de type socialisation et aussi, de ces différents types mélangés. Faire le récit d’une démarche, c’est comme dire comment on fait cours. Il s’agit de prendre en compte les sens premiers de ce mot démarche, c’est-à-dire façon de marcher, chemin pris, trajet, manière de progresser, de faire itinéraire, le tout selon l’initiative de l’enseignant, du formateur qui peut expliciter ce qu’il fait avec les apprenants, mais aussi comment et pourquoi.
• Saga : nous voulons laisser de la place au récit de pratiques, d’histoires, de projets étendus dans le temps. La rubrique Saga nous emmène sur plusieurs numéros à la découverte de ces expériences et de leurs acteurs.
• Sois politique : nous sommes parfois sidérés des déclarations, des décisions, des projets politiques qui ont un impact sur le monde de l’enseignement. Réagir, il le faut. C’est l’objet de cette rubrique rédigée par la secrétaire générale du mouvement, Fred Mawet.
• Ouverture : nous désirons parfois publier des textes qui n’entrent ni dans le thème d’un dossier ni dans une rubrique. Comme son nom le dit, cette rubrique est une porte dans le journal, destinée à accueillir l’imprévu, l’inclassable, le non convenu.
La revue TRACeS existe en version papier et en version PDF. Principalement diffusée par abonnement, avec possibilité d’achat à la pièce.
Tous les articles sont mis à disposition sur le site gratuitement, six mois après la publication.
https://www.changement-egalite.be/TRACeS-de-ChanGements

Écrire et faire écrire

Notre revue a pour but de faire circuler idées et pratiques de terrain en lien avec notre objectif : faire reculer l’échec scolaire là où il est le plus criant, à savoir chez les enfants et les jeunes issus des milieux populaires. Ce n’est ni facile ni confortable, de se rendre compte que, par son travail dans l’école et les classes, chacun peut participer à la reproduction des inégalités sociales. La domination culturelle dans l’école est insidieuse et difficile à combattre. Si une société reproduit systématiquement les inégalités qui la caractérisent, c’est que trop peu de sont persuadés qu’il faut renverser les hiérarchies et donner plus de pouvoirs à ceux qui en sont privés, ou qui sont carrément exclus de l’ordre social dominant. L’enseignant qui en prend conscience ne peut remonter seul le courant. C’est pourquoi se mettre en mouvement, afin de faire des choix ensemble, construire collectivement des réflexions et des pratiques alternatives, est une urgence pour notre société.
Pour être vivantes, nos options idéologiques doivent s’incarner dans les classes. Le partage et la confrontation d’expériences nous semblent la voie à la fois modeste et royale pour y parvenir. Ce partage donne à voir des acteurs éducatifs qui scrutent leurs pratiques, écoutent les élèves derrière leurs paroles et leurs comportements, travaillent les fiertés et le désir d’apprendre, interrogent les savoirs, intègrent différentes conceptions du monde, travaillent les questions de pouvoir et de démocratie… TRACeS de ChanGements est un des lieux de partages et de confrontations parmi ceux que notre mouvement désire offrir à ceux qui désirent s’engager. Par ailleurs, l’écriture est, pour celui qui s’y mouille, un moyen de transformation personnelle avant d’être une proposition de changement pour les autres.
La solidité de la revue réside dans l’engagement de chacun d’entre nous et dans la force du travail collectif. Comme dans les autres équipes du mouvement, les avancées de chacun se font sur le modèle du compagnonnage selon lequel les plus anciens épaulent les nouveaux. Chaque production est prise en compte, valorisée et tirée vers le haut grâce à une lecture commune : c’est en travaillant qu’on apprend à travailler.

Comment travaille le comité ?

Le comité de rédaction est composé de volontaires, appelés aussi militants et, entre nous, camarades et d’une permanente (salariée). Celle-ci est responsable de la revue (secrétaire de rédaction) “, du suivi des décisions prises au CR ”

des liens avec l’imprimeur, avec la responsable communication et avec le comptable qui assure le suivi des abonnés. Elle s’occupe des illustrations, du sommaire et des pages outils. La mise en page est assurée par Alain Desmarets. Joëlle Kwaschin est relectrice. L’éditeur responsable est Fred Mawet, la secrétaire générale du mouvement. Un des membres de l’équipe Traces est membre du CA, comme c’est le cas dans les autres équipes, cela permet de faire lien avec le mouvement.
Fin du mois d’aout, une journée de travail est destinée à l’évaluation de l’année écoulée et la programmation des numéros futurs. À partir des suggestions des membres du comité, on suit un processus de vote en deux tours, avec un système de points à accorder, pour décider des dossiers des numéros à venir. On veille à maintenir un équilibre entre les numéros (disciplines scolaires, problématiques plus transversales, questions sociologiques ou dossiers politiques). Chaque numéro est porté par deux ou trois membres de l’équipe (les porteurs) chargés d’établir un projet rédactionnel du numéro, en accord avec le projet rédactionnel de TRACeS, et puis de récolter des articles pour le dossier. Les articles sont écrits par des membres du comité, des collaborateurs de CGé et hors CGé, non payés. Ils viennent de l’école, tous les niveaux et réseaux confondus (particularité du système belge…), ou du monde associatif.
Chaque numéro est l’objet d’une réunion où les textes, à l’aveugle (sans le nom de l’auteur), sont moulinés (critiqués) par les membres du comité, acceptés tels quels, à retravailler, refusés… Aux porteurs de colporter les nouvelles à chaque auteur et de suivre le travail de réécriture en cohérence avec les débats qui ont eu lieu pendant le CR. Une fois par an, un numéro de TRACeS est écrit par ses lecteurs pendant un weekend d’écriture autour d’un thème. Les porteurs du weekend préparent des dispositifs et des animations pour mettre les participants en écriture. Les ébauches de textes rédigés dans les moments de travail individuel sont lues en petits sous-groupes où chacun propose des relances d’écriture à l’auteur. Au conseil de clôture, chacun dit ce qu’il est prêt à retravailler pour être publié. Des demandes de relecture et d’aide à l’écriture peuvent être formulées.
Nous sommes attentifs à la lisibilité de notre journal. Il n’est pas écrit pour des chercheurs, mais bien pour des personnes actives sur le terrain de l’éducation, porteuses de formations très diversifiées. Nous désirons que les idées les plus exigeantes, les théories les plus ardues soient partagées dans une langue qui n’exclue pas ceux dont les acquis politiques et théoriques sont encore peu solides. Mais il reste des efforts à faire…
Continuer à dire nos partis pris et nos choix politiques, faire parler les terrains où se cherche un autre rapport aux savoirs, un vrai partage du pouvoir. Aller chercher les pratiques ouvrantes là où elles se réalisent, souvent sans grands bruits. Résister au découragement parce que ça, nous l’avons déjà dit cent fois et qu’est-ce qui a changé… Continuer le combat avec nos armes textuelles pour contribuer à changer l’école, de là où on est.

Le comité de rédaction
Véronique Baudrenghien, Muriel De Borman, Noëlle De Smet, Thérèse Diez, Sandrine Dochain, Émilie Hubert, L. Miguel Lloreda, Sylvie Pennetreau, Emmanuel Petrella, Béatrice Renard, Alice Romainville, Pierre Waaub, Dorsan Watelet