Ce n’est pas rien, quand on y pense, de verbaliser. Produire des hertz
modulés qui s’articulent et forment des mots à la chaine, c’est déjà toute
une histoire, mais savoir en plus qu’on y joue l’image de soi, la relation à
l’autre, au groupe, à la troupe et à son chef, qu’on y produit le sens qui
s’échappe et nous glisse entre les mots… Ça sent tout de suite le coaching
avant entretien d’embauche, la note du professeur, la sueur froide et
l’absence de jouidires.
Donc, ça s’apprend, mais pas n’importe comment. Il s’agit ici de se sentir
autorisé à participer au grand jeu de l’enjeu des mots : le jeu de
l’idéologie. Produire des mots, écouter des mots. Des mots, des mots, des
moteurs pour penser, pour poser sa pensée, pour revendiquer ce qu’on est,
pour dire ce qui a été et formuler ce qu’on veut être, pour ne plus s’en
laisser conter, pour mettre fin à la violence des mots qui dominent en
utilisant les mots qui dominent, pour construire avec les autres les savoirs
qui émancipent.
Édito
Ces métiers où il ne faut pas savoir parler… (Amanda Castiaux, Roger Wouters)
Écoute quand même une fois (Rudy Wattiez)
Avec le temps et la patience, la feuille du murier devient soie (Thérèse Diez)
Il en restera toujours quelque chose (Virginio Baio et Noëlle De Smet)
À haute voix (Ekram El Boubsi)
Le bonhomme raconté et réinventé (Benoît Zinzen)
Parler du savoir parler avec les parents (Véronique Baudrenghien)
Les rich’man et les entredeux (Thérèse Diez)
Élèves mis sur écoute (David D’Hondt)
Missing (Gennaro Pitisci)
La voix prend racines (Propos de Jo Lesco recueillis par Natalie Rasson)
Jeter des filets à la mer (Virginio Baio et Noëlle De Smet)
Se mettre en écoute (Geneviève Naert)
Démarches
Les dessins bavards (Joanne De Terwangne)
Apprendre à causer (Jacques Cornet)
Conseil de participation : la question du sens (Sandrine Grosjean)