Technique de la panel-discussion

Description brève

Le principe de cette technique est d’utiliser un groupe restreint d’individus compétents et/ou représentatifs, le panel (= échantillon), en vue d’étudier un problème, tandis qu’un auditoire en écoute intervient par des messages écrits. – Nombre de participants : une demi-douzaine pour le panel ; un auditoire de grandeur variable ; un animateur et un injecteur de messages. – Temps : une heure et demie à trois heures,

Objectifs

– Organiser un réseau de communication dans un grand groupe, assurant un nombre maximum d’interventions et une implication de tous les participants. – Substituer aux discours ou monologues des personnes une discussion moins formelle, voire plus “ dramatisée ”, permettant d’étudier un thème par l’échange d’informations contrastées ou par l’élaboration d’idées nouvelles, tout en établissant une régulation constante des communications. – Amener chacun à mieux situer son point de vue par rapport à d’autres, plus ou moins distincts, exprimés dans le panel ou dans l’auditoire. – Faire apparaitre les aspects émotionnels d’une problématique.

Déroulement

Phase d’organisation
Cinq ou six personnes, choisies pour leur compétence, leur représentativité ou toute autre raison, constituent le panel en s’installant autour d’une table, sous la présidence d’un animateur. Les autres participants de placent en demi-cercle autour du panel pour former l’auditoire. La taille de cet auditoire est variable mais se trouve limitée par les possibilités matérielles d’écoute et d’intervention que des installations techniques peuvent accroitre. Les membres de l’auditoire reçoivent de petits papiers (éventuellement de couleurs différentes : une couleur pour des questions, une autre pour l’expression des sentiments, une troisième pour les compléments d’information etc.) qui leur servent à adresser des messages. A côté de l’animateur se trouve l’injecteur de messages chargé précisément “ d’injecter ” les messages de l’auditoire à l’intérieur du panel, à des moments fixés (au bout de chaque demi-heure, par exemple, ou bien à son initiative suivant l’opportunité du débat dans le panel). L’animateur présente les membres du panel ou les laisse se présenter, à tour de rôle, et expose brièvement, avec eux, le but et le thème de la discussion. – Phase de discussion dans le panel Les membres de l’auditoire peuvent envoyer des messages écrits à tout moment en utilisant les papiers qu’on leur a distribués pour poser des questions, donner leurs impressions, émettre des suggestions, apporter des informations complémentaires, manifester leur désaccord, etc. L’injecteur des messages classe ces différents papiers pour les “ injecter ” dans le panel à des temps dits ou selon leur opportunité. Il est préférable de ne pas communiquer les messages au fur et à mesure qu’ils arrivent pour ne pas bloquer le déroulement de la discussion, mais de prévoir plusieurs temps de lecture afin d’éviter les sentiments de frustration dans l’auditoire. Toutefois, lorsqu’une intervention semble particulièrement importante, l’injecteur de messages peut la transmettre à l’animateur qui agira en conséquence. Après chaque lecture, le panel reprend la discussion en essayant ou non de répondre aux différentes interventions et l’auditoire continue à envoyer des messages. A la fin, l’animateur essaie de faire une synthèse des points acquis et des préoccupations, avec les membres du panel. – Phase de discussion généralisée La discussion peut ensuite se généraliser au cours d’une séance plénière, les membres de l’auditoire intervenant alors directement et oralement, comme ceux du panel, sous la conduite de l’animateur. Il est possible encore de réserver un temps d’observation pour voir comment l’exercice a été vécu par les deux groupes et réfléchir à certains aspects méthodologiques. L’expérience montre que les membres du groupe en écoute silencieuse ont tendance à produire des messages agressifs, écrits ou ensuite oraux, à l’égard des membres du panel. L’animateur aura souvent à analyser cette situation d’impatience et de revanche contre la censure imposée par la structure de la panel-discussion. Il pourra distinguer les tensions réelles des conflits superficiels.

VARIANTES

Panel avec thème improvisé Cette panel-discussion se déroule normalement mais le thème de réflexion est choisi par les participants, en début de réunion, au lieu d’être déterminé à l’avance. Le panel est constitué par des volontaires ou des personnes qui semblent avoir une certaine compétence en la matière. – Panel avec animateurs-témoins Cette panel-discussion est précédée d’une discussion en sous-groupes où les participants abordent le thème proposé, sous la conduite d’un animateur, la constitution de ces sous-groupes peut se faire de façon hétérogène (suivant les différences de sexe, d’origine, de fonction, de niveau hiérarchique, etc.), ce qui entraine une confrontation de points de vue, souvent très enrichissante. Les sous-groupes se réunissent ensuite pour la panel-discussion. Chaque animateur vient dans le panel expliquer la façon dont il a perçu la discussion, au niveau du contenu et de la forme, à l’intérieur de son groupe, comme témoin d’une certaine expérience. En dehors du rôle d’animateur-témoin, la panel se déroule normalement. L’expérience montre, toutefois, qu’il se produit souvent un phénomène de lassitude dans l’auditoire, au cours de cette panel-discussion, si les animateurs des sous-groupes se limitent à un rôle de rapporteurs. En général, les sous-groupes ont pour objectif d’explorer la diversité des situations ou des points de vue. La panel-discussion qui suit doit se donner clairement un objectif propre d’orientation des travaux ultérieurs ou de préparation de décisions, par exemple.

Documents joints