Aux enfants de 3e et 4e primaire, l’École n’avait pas l’habitude de donner la parole, ni d’ailleurs de prendre en compte les conflits interpersonnels qui inévitablement les perturbaient et agitaient la classe, car, selon la formule, elle ne voulait pas en entendre parler.
Mes élèves de 9-11 ans qui, pour la plupart, étaient dans les mêmes classes depuis l’école maternelle, trainaient de vieux conflits assortis de vieilles rancœurs qui n’avaient jamais eu l’occasion d’être régulés ou réglés sinon dans des bagarres de cour de récréation selon l’inacceptable loi du plus fort. La rubrique Je me plains du Conseil ainsi que l’institution d’un Cahier de doléance dans lequel, plutôt que de se battre, les enfants pouvaient écrire leurs doléances, provoquèrent un déferlement, assez joyeux d’ailleurs (pour eux, bien moins pour moi) de demandes de règlements de comptes. Si je n’avais pas pris la précaution de minuter l’ordre du jour, tout le temps du Conseil aurait été consacré à ce que nous appelions donc les plaintes. (Irène Laborde)
Le lien entre l’échec scolaire des enfants et le statut socioéconomique des parents est une réalité…