Les parents de milieux populaires… des parents « qu’on ne voit jamais », « qu’on n’entend jamais », peu investis dans la scolarité de leurs enfants ? Ce qui frappe, après plusieurs années de pratiques de cette coalition (coalition des parents de milieux populaires et des associations qui les soutiennent), c’est l’évidence inverse. Leur retrait apparent cache, dans l’immense majorité des cas, un souci pour la réussite scolaire de leurs enfants, et une attente réelle envers l’école et ses enseignants. Nombre d’entre eux mettent, par exemple, leurs enfants à l’école de devoirs, parce qu’ils se disent incapables de les aider, et beaucoup aussi se disent prêts à payer plus cher, malgré leur situation financière modeste, pour trouver une bonne école. Les problèmes qu’ils rencontrent le plus, et qui expliquent sur le plan scolaire cette distance, touchent au fait qu’ils ignorent fondamentalement ce que l’école attend d’eux ou qu’ils se sentent peu reconnus par elle. « Je ne comprends pas l’école qui se plaint que les parents sont absents et lorsque nous sommes là pour nos enfants, elle nous renvoie que nous sommes de mauvaises mères. » Ce n’est pas anodin, d’ailleurs, que parmi toutes les difficultés évoquées dans la coalition (gratuité, devoirs, orientations…), ce sont celles qui concernent la communication qui ont été choisies comme l’axe de travail et d’action prioritaire du mouvement pour les années à venir. (Thomas Michiels)