Lutter contre les inégalités scolaires…
• Par la transformation des pratiques des acteurs directs de l’école
• Par la construction d’acteurs collectifs qui puissent peser sur les décisions politiques pour changer l’école
• Par le changement des représentations des acteurs indirects, de la société sur l’école
1. Lutter contre les inégalités scolaires par la transformation des pratiques des acteurs directs de l’école
Faire réussir les enfants dont la culture familiale est la plus éloignée de l’école nécessite un changement de posture de l’enseignant invité à se mettre aux côtés de l’apprenant : à adopter une attitude bienveillante qui n’a rien à voir avec la complaisance ou avec une moindre exigence.
De plus, ces changements de points de vue ne peuvent pas s’opérer individuellement, mais nécessitent un travail et des décisions collectives.
Il y a des façons de faire apprendre qui ne sont accessibles qu’à ceux qui sont proches de la culture scolaire et qui relèguent, en toute bonne foi, ceux qui ne connaissent pas les codes de l’école. Il y a des réussites qui ne sont que des reproductions sans passer par de véritables appropriations des savoirs. Il y a aussi des dispositifs qui orientent les filles et les garçons dans les filières en fonction des normes (patriarcales) de la société.
L’École doit se donner les moyens d’être un vecteur d’émancipation pour les élèves issus des classes sociales fragilisées et mettre la priorité sur la défense des intérêts collectifs plutôt qu’aux libertés individuelles.
C’est à cela que CGé s’attèle en organisant des temps comme les RPé, les RDFé, mais aussi des temps d’intervention à la demande d’écoles, à la demande d’organismes de formation des enseignants et des temps d’intervision collective à la demande d’acteurs de l’école.
En savoir plus sur notre vision et nos pratiques visant la transformation pédagogique : voir sur http://www.changement-egalite.be/spip.php?rubrique375
2. Lutter contre les inégalités scolaires par la construction d’acteurs collectifs qui puissent peser sur les décisions politiques pour changer l’école
Pour éviter que le système scolaire ne contribue à la reproduction des inégalités sociales, il est indispensable d’exercer une vigilance permanente à différents niveaux politiques depuis la Communauté française jusqu’à l’Europe. En particulier, il importe de s’opposer à une marchandisation de l’École et à son instrumentalisation par les classes dominantes.
Acteur collectif lui-même puisque constitué principalement d’enseignants qui se sont rassemblés pour agir ensemble, CGé contribue à sa mesure à peser sur les décisions politiques en partageant ses analyses et crédos avec les acteurs de l’école et autour de l’école et en interpelant et débattant régulièrement avec le monde politique, en direct ou via les médias.
Et CGé contribue à créer ou à faire vivre des acteurs collectifs comme :
– La Plateforme de lutte contre l’échec scolaire (qui rassemble le RWLP, l’APED, la FAPEO, Lire & Écrire, la Ligue des familles, les syndicats enseignants et CGé) ;
– La « Coalition des parents de milieux populaires et des organisations qui les soutiennent » : coalition qui se donne comme objectif de veiller à ce que les promesses et engagements — de changer l’école pour qu’elle prenne mieux en compte les enfants de milieux populaires — si souvent pris et jamais tenus le soient enfin ;
– La Commission Enseignement du CFFB (qui rassemble Vie Féminine, les Femmes Prévoyantes Socialistes, la direction Égalité des chances, la Ligue de l’Enseignement, l’Université des Femmes et CGé.
3. Lutter contre les inégalités scolaires par le changement des représentations des acteurs indirects / de la société sur l’école
Tant que les parents et une bonne partie des responsables politiques continueront à penser qu’un enseignement qui convient aux enfants de milieux populaires va forcément baisser le niveau et pénaliser leur enfant, ils bloqueront et dénonceront le changement. Mais sera-ce le cas ? nous ne le pensons pas à certaines conditions déjà indiquées. À nous de tenter d’en convaincre le plus grand nombre.
Il nous faut donc tenter de donner à voir à tous comment l’école fonctionne actuellement, d’aider à comprendre pourquoi et surtout :
– déconstruire le préjugé de l’inégalité des intelligences ;
– faire réfléchir sur la fonction sociétale de l’école ;
– faire prendre position sur la question suivante : « quels citoyens adultes voulons-nous former pour demain et par quoi ça passe ? » ;
– faire réfléchir sur la question : « quelle société produit-on quand les enfants grandissent dans des écoles séparées » ?;
– faire réfléchir sur la question : « l’école doit-elle être, à l’image de la société actuelle, un lieu de compétition et de sélection dès le plus jeune âge ou pouvons-nous créer un espace immunisé, hors compétition, entre au moins 0 et 15 ans où nos enfants peuvent apprendre et se construire dans la sécurité et la solidarité ? ».
Bien que ce ne soit pas le modèle de société que nous défendons, nous constatons que même des sociétés capitalistes proches de la nôtre ont réussi à organiser un système scolaire bien plus égalitaire que le nôtre. Tout ne se joue donc pas dans une infrastructure économique. L’école a un pouvoir, et donc une responsabilité, dans le monde qu’elle construit.
Dans le cadre de l’axe 3.2, CGé s’est engagé à :
– réaliser au moins 30 analyses par an : la plupart de celles-ci sont publiées dans la revue « TRACeS de ChanGements » ou dans le cadre des réflexions de l’Équipe politique (ÉPol) ;
– réaliser au moins 2 études par an ;
– assurer la publicité de ces productions, impliquant leur mise en ligne.
Lors de son entrée dans sa nouvelle programmation, le mouvement a rédigé un volumineux plan d’action dont la mise en œuvre progresse.
Un rapport d’activités spécifique reprend la description précise de toutes les activités, analyses et études réalisées dans le cadre de l’éducation permanente et est remis, chaque année, au service de l’inspection.