9h30, ça démarre. Le matériel est installé : un quadrillage dessiné sur une plaque de frivolité, une vitre, un œilleton et des marqueurs. [ Le descriptif complet de cette activité est disponible dans l’article [ ))
Première situation : le quadrillage est placé à plat derrière la vitre. Je dois imaginer le tracé de ce quadrillage sur la vitre si je le regardais à travers l’œilleton.
Je suis confrontée à un mathématicien, à un matériel inconnu et à des consignes floues. Petit stress : je ne comprends pas ce qui est demandé. Je me force à rentrer dans la démarche.
L’observation à travers l’œilleton et la schématisation sur la vitre permet de confronter mes représentations à la réalité. Je m’aperçois enfin qu’il s’agit d’entamer un apprentissage sur la perspective. Cette première situation me permet de découvrir trois éléments : un point de fuite, les parallèles à la vitre restent parallèles et les perpendiculaires se rejoignent vers le point de fuite.
Deuxième situation : le quadrillage est placé à plat et à 45°. J’imagine le tracé avec un point de fuite sur le côté, à hauteur de l’horizon. Via le tracé sur la vitre, je découvre un autre point de fuite.
Troisième situation : le quadrillage est placé à la verticale. Dans ce cas, les verticales restent verticales.
Je ne comprends pas tout. J’ai plutôt le sentiment d’intégrer quelques certitudes fragiles : impossible d’affirmer quoi que ce soit. Une seule envie : me confronter à des objets réels et les dessiner en perspective.
Cette phase arrive enfin et c’est le flop: je ne fais plus aucune référence à la vitre, je fonctionne uniquement à l’intuition. Benoît me rappelle l’existence des points de fuite. Je m’aperçois que je ne fais pas spontanément le lien entre l’activité préalable et l’exercice concret. Je redémarre alors comme une automate : le point de fuite est mon guide.
Au cours des trois premières étapes, je suis en réalité passive. Ce matériel pourtant concret me fait travail dans l’abstrait le plus total. J’exécute les consignes sans trouver un réel sens. Pourtant, progressivement, quand des convergences apparaissent entre mes représentations et les observations à travers l’œilleton, quelque chose se passe.
La phase de dessin me permet de tester, de me confronter réellement à la perspective. Je prends confiance, je trouve du sens.
J’aurais eu besoin d’une consigne plus large, expliquant l’objectif de l’activité. Besoin aussi de feedback plus précis de Benoît et plus rapidement d’une structuration.