CGé, ChanGements pour l’égalité, mouvement socio-pédagogique a pris connaissance avec intérêt du projet de Contrat stratégique pour l’éducation et se réjouit de voir un gouvernement prendre acte des inégalités présentes dans notre système scolaire et surtout tenter d’y remédier.
Récemment, notre association changeait de nom et signifiait clairement sa volonté d’affirmer combien les phénomènes d’inégalités scolaires prennent leur source dans les inégalités sociales de départ et surtout combien notre système scolaire renforce les phénomènes de dualisation.
Un contrat pour l’éducation ou pour l’enseignement ?
S’il s’agit de l’éducation, nous déplorons que dans la Déclaration commune qui a inauguré le processus de négociation et de délibération du contrat, des acteurs aussi essentiels que ceux de l’Education Permanente, de l’Aide à la Jeunesse, du tissu associatif au sens large, n’aient pas été sollicités.
Dans les phénomènes d’exclusions scolaires et dans la lutte contre les inégalités, il nous apparaît essentiel que l’école ne soit pas la seule à faire face.
La lutte contre les inégalités : comment ?
Les causes profondes des inégalités de notre système scolaire ne sont pas suffisamment mises en évidence dans le projet. Le maintien d’une concurrence inter et intra réseaux va à l’encontre d’une politique d’égalisation des chances. Il y a lieu à notre sens de favoriser toute mesure veillant à l’hétérogénéisation sociale des publics scolaires.
L’instauration d’un tronc commun au premier degré voire au-delà reste une finalité en point de mire afin de retarder le plus tard possible la sélection et d’éviter les relégations. Pour ce faire, un phasage s’avère nécessaire. Il est inutile de concentrer toute l’hétérogénéité du système scolaire dans un tronc commun au premier degré de l’enseignement secondaire ou encore de fusionner le technique et le professionnel si un travail préalable n’a pas été réalisé en amont dans le fondamental.
Concernant le recentrage sur les apprentissages de base dans le fondamental, nous dénonçons la ‘culture’ de la remédiation omniprésente dans le projet au détriment des différences socioculturelles comme point d’appui pour produire plus d’apprentissages.
Quelle réponse aux enseignants ?
Il est très peu fait mention dans le Contrat stratégique de la professionnalisation des enseignants. Les concertations se passent à un niveau institutionnel, le danger est de voir passer l’intérêt des acteurs de terrain au second plan. Nous voudrions mettre en exergue la professionnalisation des enseignants et les conditions de sa réalisation. Il s’agit d’une demande forte des enseignants exprimée lors des consultations menées en 2003 et 2004. Cette demande s’est manifestée par une demande de légitimité, de reconnaissance et d’accompagnement des réformes en cours.
Pour que les pratiques professionnelles d’une majorité d’enseignants changent réellement, il faut combiner avec intelligence l’émergent et le planifié : on peut planifier, réformer, structurer les ressources à fournir aux enseignants pour qu’ils innovent, pour qu’émerge une culture professionnelle collective.
Dans le document ci-joint, vous trouverez de manière détaillée les critiques apportées au Contrat stratégique. N’hésitez pas à nous contacter pour davantage d’informations.