Se necessitan locos

«Des fous sont nécessaires ! Mon Dieu, envoie-nous quelques fous :

De ceux qui s’engagent à fond

De ceux qui savent s’oublier d’eux,

De ceux qui savent aimer avec des actes et non seulement de mots,

De ceux qui s’engagent véritablement jusqu’au bout.

Nous avons besoin de fous, déraisonnables, passionnés,

Des personnes capables de sauter dans un vide insécurisant,

Inconnu et chaque jour plus profond, celui de la pauvreté ;

Ceux qui savent accepter la masse anonyme,

Sans le désir de l’utiliser comme un grelot ;

Ceux qui n’utilisent pas leur prochain à leur service.

Nous avons besoin de fous ! Mon Dieu ! Des fous dans le présent,

Amoureux d’une vie simple,

Libérateurs du pauvre,

Amoureux de la paix,

Libres de tout compromis,

Décidés à ne commettre aucune trahison,

Méprisant leur propre confort, ou leur vie,

Pleinement engagés dans l’altruisme,

Capables d’accepter toute forme de mission,

De s’engager n’importe où par discipline,

Et en même temps libres et obéissants,

Spontanés et tenaces, joyeux, doux et forts. C’est certain !

Des fous sont nécessaires, beaux, qui protègent la vie

Et qui aient le courage de vaincre la peur,

Pour pouvoir lutter pour des principes élémentaires

Et obtenir un peu de justice et de paix ! »

Cette petite poésie a été écrite par la maman de Diego.

Elle me l’a offerte au terme d’une année de travail avec son fils dans ma classe.

Sans papiers, mal logée, sans revenus, cette famille équatorienne vivait dans une précarité qui m’avait fort secouée. J’ai accompagné ces personnes sur un petit bout de chemin, à la recherche de nourriture, de chauffage, de droits…

Ce que j’en retiendrai, c’est leur gentillesse, leur humilité, leur disponibilité…