« Mon travail est une suite de séquences visuelles qui, au fil du temps, constitue un documentaire expérimental d’une ethnologie fictionnelle.
C’est en tant que peintre bigarrée que j’expérimente l’auto-déracinement dans un monde globalisé qui mélange des modes de vie, des pensées et des histoires tant occidentales qu’orientales.
Lors de mes déplacements dans des micro-localités, que je vis comme des exils choisis et des départs de zéro, je rencontre des micro-histoires, un récit, un témoignage qui touche l’individu et la collectivité, l’attachement subjectif à un lieu, une nature ou à un objet hérité.
Pour appréhender mon environnement, je tente de sonder des images de différentes époques, de patrimoines de communautés d’élections qui me sont étrangères, en les juxtaposant, les confrontant entre elles. La notion d’affiliation et d’appartenance à une communauté s’en désagrège, un territoire imaginaire émerge.
Apparait alors une iconographie qui repose sur des tentatives d’intégration répétées, là où des relations — parfois discordantes — s’établissent entre l’homme et la nature, les mémoires de l’individuel et du collectif, entre la tradition, la séparation et le bouleversement, entre un lieu, un temps et une culture.
Le processus du travail s’élabore au fil d’un ensemble d’observations et de repentirs, de liens entre un environnement chargé d’histoire et des actualités brèves, intenses et cycliques. Chaque observation, chaque étape est l’archive d’une trajectoire visuelle, d’un inconnu ici se déplaçant vers un inconnu-là. »
Marie Zolamian
Merci Marie d’avoir accepté au pied levé de nourrir ce gros numéro. D’avoir pris le soin de lire chaque article et d’avoir sélectionné, dans ton travail, comment accompagner les textes.
Dans ce numéro, les légendes sont les titres des œuvres de Marie Zolamian.