30 ans, le moment de faire quelque chose que je décide.
Bon pour le corps, bon pour le couple : avec Mathieu, nous décidons de courir les 20 km de Bruxelles. On commence par télécharger le programme d’entrainement.
Je n’aime pas courir. Pourquoi est-ce que je me mets dans cette situation ? Ça va suer, je vais morfler. Déjà du retard sur le planning ! On en a parlé à tous nos amis. Le faire quand même… en marchant… Tant pis, on se débarrasse des vareuses. Je me sens nulle.
J’ai du plaisir de faire si j’ai souffert pour y arriver. Donc, je me dis des phrases qui vont alourdir ma tâche, comme de l’hypnose négative. Ça m’étouffe. J’organise mon boycott. Et si ma rigueur était d’attraper cette phrase que je viens de lâcher : « Les choses imparfaites peuvent être bien aussi. »
C’est comme si je subissais la morale judéo-chrétienne qui n’est pas la mienne. Comme si la culpabilité était un chemin pour ne pas rester au bord. Je m’en veux plus si je n’ai rien fait pour y arriver que si je fais et n’y arrive pas. Cela me renvoie à des élèves qui ne font rien, comme ça ils savent pourquoi ils n’y arrivent pas. C’est un tel risque pour eux de se prendre une claque de plus…