« Il faut frapper plus fort ! » Voilà qui pourrait peut-être résumer certains discours bien dans l’air du temps à propos de l’éducation et des jeunes. La peur de punir et le laxisme des sanctions seraient la source des défis éducatifs que posent aujourd’hui les « jeunes » à nos sociétés vieillissantes.
Derrière ses amalgames douteux et ses panoplies d’idées fausses, ce genre de discours est sans doute révélateur d’une interrogation profonde sur la place, le rôle et la forme de la sanction en éducation, et à l’école en particulier (voir notamment notre étude sur l’autorité à l’école).
Pourtant, il est étonnant de constater que l’on sait assez peu de choses sur les sanctions effectivement mise en œuvre à l’école. Il existe plusieurs analyses et modèles théoriques de qualité sur ce sujet, souvent assortis de recommandations. Mais les études concernant ce qui se passe réellement dans les écoles sont très rares. Le projet de cette étude est justement de partir de ce qui se fait et se vit. Pas pour dénoncer les problèmes et dérives possibles des pratiques scolaires existantes, mais plutôt pour repérer des pratiques qui semblent porteuses d’un mieux vivre ensemble. Faut-il pour cela serrer la vis, ou d’autres manières de faire permettent-elles d’y arriver ? Notre objectif est donc double : d’une part, expliciter certaines difficultés concernant les règles et les sanctions rencontrées par des enseignants dans l’exercice de leur métier ; d’autre part, identifier des pratiques des règles et des sanctions qui soutiennent la socialisation et l’apprentissage.
Le premier chapitre de cet ouvrage s’intéresse à des situations concrètes vécues par des enseignants en lien avec les sanctions à l’école. Il pointe les questions et les insatisfactions que cela suscite chez les enseignants et analyse les types de sanctions utilisés.
Les trois chapitres qui suivent traitent d’une étude que nous avons menée auprès de personnes qui assurent la responsabilité de groupe de jeunes, que ce soit à l’école ou en dehors de l’école. Un chapitre présente brièvement la méthodologie adoptée dans cette étude. Le chapitre suivant présente les principaux résultats qui émergent concernant les manières de rendre les règles et les sanctions « éducatives ». Enfin, un autre chapitre tente de cerner ce qui permet la mise en œuvre de ces pratiques et aide à leur donner du sens.
Le dernier chapitre de l’ouvrage propose une démarche pour réfléchir collectivement à ses pratiques et les faire évoluer si le besoin s’en fait sentir.
Ces différents chapitres sont complétés par de nombreux appendices constitués de récits de pratiques qui illustrent de façon vivante et concrète des situations et des pratiques évoquées dans les chapitres. Ces récits sont organisés en deux parties. La première, « Poser le problème », rassemble des récits montrant les difficultés et les questions auxquelles les professionnels sont confrontés. La deuxième partie, « Mettre en œuvre », regroupe des récits expliquant en détail l’une ou l’autre manière de faire expérimentée par leurs auteurs.
L’étude complète était disponible en ligne d’octobre 2008 à mi-mars 2009.
Publication de cette étude sous le titre “Les sanctions à l’école et ailleurs – serrer la vis ou changer d’outils?” aux Éditions Couleur livres dans la collection CGé : L’école au quotidien, 2009.
Avec le soutien du Service de l’Éducation Permanente, Direction Générale de la Culture de la Communauté Française.