Trop de missions tue la mission !

Comment être généralistes
quand on nous demande d’être
spécialistes dans toutes nos
missions ?

Nous nous sentons incompétentes et frustrées. Nous
sommes confrontées à des demandes tous azimuts qui
font partie de nos missions : toutes les « dys » et les HP,
les comportements oppositionnels et/ou dangereux,
soutien à la parentalité, travail avec les familles non demandeuses,
orientation scolaire, animations d’éducation à la santé,
aide au diagnostic, repérage des difficultés, guidance psychologique
sans être thérapeutique…

Nous sommes des spécialistes dans tous ces domaines, bien entendu…

À force de nous rajouter
des pôles de compétences, sans
avoir le temps ni la formation,
nous perdons une partie de notre
crédibilité.

Certes nous pouvons remercier les « ouvriers de la défense
du PMS » de nous avoir rendu un rôle de partenaire privilégié de
l’école. Cependant, il nous est difficile de répondre à cette demande
d’expertise dans ces différents domaines. Des spécialistes arrivent
alors dans l’école et nous discréditent : les spécialistes ont toujours
raison !

Or notre plus-value est d’appréhender les situations dans leur
globalité psychologique, sociale et médicale, ce qui explique la tridisciplinarité
des centres PMS.

« Ouvrir les grilles
de lecture. »

Souvent, l’enfant n’est vu que sous l’angle de sa difficulté. Nous
permettons de contextualiser celle-ci, d’ouvrir les grilles de lecture
et d’envisager une prise en charge multifactorielle de cette difficulté.

MISSION IMPOSSIBLE

Le décret nous impose d’être une équipe tridisciplinaire par école
ou bidisciplinaire dans les faits en fonction du nombre d’élèves de
l’école.

Certains d’entre nous désireraient devenir des spécialistes pour
certaines demandes (être spécialistes des dys, ou de la méthode de
travail ou de la gestion du stress…), ne plus être en tridisciplinarité
dans une école, mais voyager dans toutes les écoles en fonction de
ces demandes.

D’autres voudraient prioriser certaines missions et aboutir à
des projets concrets. Et si l’on participe à un projet énergivore, par
exemple, la prévention au niveau des assuétudes, les missions de
guidance et d’orientation ne pourront plus être assumées de la même
manière, étant donné le temps imparti par agent dans les écoles (à
savoir un agent PMS pour minimum 500 élèves et maximum 900).

D’autres se voient comme coordinateurs de rencontres entre enseignants,
parents et spécialistes (pédopsychiatre, logopède, neuropsychologue,
psychomotricien relationnel), acceptant modestement
leur condition de généraliste.

Nous aspirerions à beaucoup plus de temps consacré aux concertations
avec les enseignants, nous sommes convaincues qu’un réel
partenariat renforcerait l’impact de notre action au profit de l’élève,
au lieu de privilégier l’entretien individuel.

En effet, nous sommes débordés de demandes individuelles alors
que parfois une intervention directe auprès de l’enfant sera moins
pertinente que le soutien auprès de l’enseignant lui rendant toute sa
compétence relationnelle.