Le club des super parents

Voici quelques trucs et astuces pour faire partie du club, ouvert à tous.

• Un super parent se rend compte de la charge administrative qu’exige la fonction d’enseignant, en plus de son devoir d’enseigner, et essayera tant que possible d’aider l’instituteur à son niveau. À savoir, qu’il n’est bien entendu pas question de venir faire les comptes photo avec nous, mais juste de rendre les différents papiers, talons, documents, comptes… dans les délais souhaités. Car il comprend que ce n’est pas juste derrière les siens que nous devrons courir, et que cela implique une énorme perte de temps et d’énergie qui pourrait être bien mieux utilisée.

• Un super parent, lorsqu’il a un problème, qu’il soit d’ordre pédagogique, relationnel ou autre, avec l’enseignante ou un membre du personnel, viendra en parler directement avec l’instituteur, plutôt que de passer aussitôt par la direction. Bien souvent, elle ne sera pas à même de lui répondre, ne connaissant pas la situation précise. Il est en effet assez désagréable (et un peu stressant, il faut bien l’admettre), une fois convoqué par sa direction, de se poser la question « Mais pourquoi il/elle ne me l’a pas dit ce matin ? » En tant que profs, nous parlons toute la journée, sans doute parce que nous adorons ça, alors n’hésitez plus à en abuser !

• Un super parent gardera (ou fera garder) son enfant malade, plutôt que de nous le déposer en espérant très très fort que nous ne nous rendrons pas compte qu’il a 39° de fièvre et qu’il vomit partout… Surtout s’il aime que l’enseignant ne soit pas malade à son tour. Il nous évitera, par la même occasion, de devoir interrompre toute notre leçon pour nettoyer sa classe (en évitant soigneusement que l’un des 25 enfants ne marche dedans), d’aller jusqu’au bureau pour téléphoner au parent concerné (en laissant, par la force des choses, son groupe seul, quelques minutes) et d’avoir mal au cœur pour ce petit bout de chou tout vert qui pleure après sa maman en attendant qu’elle arrive (en stress, car elle aura dû quitter son boulot en laissant tout en l’état !) Un enfant malade, tout d’un coup, ça arrive, mais par pitié, s’il l’a été toute la nuit et que c’était donc assez prévisible, gardez-le au chaud. C’est bien là qu’il sera le mieux.

• Un super parent a, bien évidemment, le droit d’avoir un avis divergeant de celui de l’enseignant et de l’exprimer. Il est, par contre, préférable de ne pas s’emporter et hurler devant les enfants. Mais plutôt, d’en discuter, calmement, et hors de portée de leurs oreilles, plus attentives qu’on ne peut le penser aux mots inconnus, parfois, très sensibles et marqués par ce genre de conflits (quoique vraiment exceptionnels).

• Un super parent apporte un gâteau facile à découper et à partager en 25, quand il veut fêter l’anniversaire de son bambin à l’école : bannir la crème fraiche, le chocolat version mousse, les gâteaux à étages… Les tout petits ne sont pas encore exagérément patients, souvenez-vous-en et multipliez le phénomène par 25 !

• Un super parent ne déposera pas son enfant, en quittant la classe, avec cette petite phrase, certes gentille dans l’intention, mais parfois un peu piquante « Allez Mme… amusez-vous bien ! » OK, nous aimons notre travail, mais aurait-on idée de dire la même chose à un maçon, un médecin ou une secrétaire ? Notre job n’est pas moins sérieux qu’un autre parce qu’il se pratique avec des enfants et avec le sourire… Ne l’oubliez pas.

• Un super parent, tant pour le bien de son enfant que pour celui de l’enseignant, arrivera à l’heure à l’école. Ou du moins, il s’excusera de son retard occasionnel. Ou encore, il n’interrompra pas le début du cours, en voulant, à tout prix, nous parler juste à ce moment précis où nous captons l’attention des élèves qui ont toujours la langue bien pendue le matin.

• Un super parent ne s’étonnera pas du fait que l’enseignante travaille en dehors des heures de cours. « Ah bon, vous travaillez après 15 h 30 ? Et les weekends ? Et les vacances ? » Eh bien oui, sachez-le, dès la maternelle, nous donnons des leçons qui se préparent à la maison et figurent dans un journal de classe. Elles impliquent des recherches. Elles se donnent à l’aide de panneaux et de jeux qu’il faut construire, de matériel à aller acheter, d’éléments que les enfants devront coller, mais qu’ils ne savent pas encore découper…

• Un super parent ne nous apportera pas, tant que faire se peut, de grand matin, un conflit venu tout droit de la maison du genre « Il n’a pas voulu mettre ses chaussures, il est donc en pantoufles, mais nous les avons bien sûr prises avec pour que vous puissiez les lui mettre. » Merci du cadeau ! De plus, vous risquez, en abusant de cette méthode, d’une part de saper votre propre autorité parentale et, d’autre part, « d’obliger » l’enseignant à poser à votre enfant une question quelque peu embarrassante, j’imagine : « Alors ça, on ne met pas ses chaussures ! Et qui est-ce qui décide à la maison, dis donc ? »

• Un super parent essayera, résolument, de venir aux réunions de parents. Vraiment, nous ne les organisons pas pour occuper nos longues soirées d’ennui et de solitude. Mais plutôt, pour avoir un moment calme et posé pour échanger avec vous, au sujet de votre enfant (même quand tout roule pour lui). Et pour profiter de l’occasion pour voir ceux qui n’ont pas la possibilité de les déposer en classe, car leurs horaires ne le permettent pas toujours.
Il doit certainement exister, dans la tête de beaucoup de parents, une liste des qualités de « la super instit » et je pense qu’elle m’amuserait beaucoup !