Ça se transforme en combat, combat avec public. Le malaise est perceptible, mais pas dramatique. Il y a une faille dans le groupe des formateurs, mais le travail continue. Le troisième collègue dissipe le malentendu en reportant la discussion à plus tard. Il me dit : « Tu comprends pourquoi je mets tout sur les PowerPoint ! » Mais je suis énervée, excédée, je me sens trahie, je ne pouvais pas attendre pour rectifier le tir. Pour moi, c’est important les consignes. D’autant que pour lui, ça n’avait pas l’air de l’être. On avait préparé ensemble, c’était clair… grr…
Je sais que je n’aurais pas dû, j’aurais dû attendre et agir de manière plus légère et ne pas en faire un drame. Après tout, c’est mon collègue, on doit pouvoir se serrer les coudes face à un groupe. J’ai ébranlé notre légitimité et il devait garder la face. Ça en valait la peine ? Je n’agirai plus ainsi. Quel manque de rigueur. Mais comment avoir de la rigueur sans brimer mes valeurs ? Je ne suis pas Robin des bois, je ne dois pas les sauver, je ne suis pas investie d’une mission, mais je ne veux pas lâcher.
Laquelle des deux rigueurs va l’emporter ? Aucune, je peux avoir les deux, je peux tout faire même si je suis mise à l’épreuve par les autres.