Formation PowerPoint avec Alain

Alain propose deux journées à
l’équipe formation pour approcher
puis faire un PowerPoint. J’ai peur,
mais je m’inscris, car j’ai confiance
en lui. Je ne me sens pas capable.
Ça, ça reste.

DEUX PAS EN ARRIÈRE
Le ridicule me guette. Je ne connais pas les bases,
est-ce que ça a du sens de me lancer dans les Power-
Point ? Au Delhaize, à l’endroit sans caissière où, pour
sortir il faut valider le code-barre du ticket, sur le mien,
il n’y en a pas. Je me demande si les ordinateurs ne se
détraquent pas quand je les utilise, brin de sorcellerie.
Souvenir plus lointain, mais toujours là, alors qu’un
collègue me faisait une adresse mail, il m’invite à taper
mon mot de passe, je l’interpelle, car je ne comprends
pas pourquoi il y a des croix au lieu des lettres que je
tape. Il n’en revient pas. « Tu as déjà retiré de l’argent à
un Bancontact ?
» Aucune distance, aucun transfert. Je
suis paralysée.

UN PAS EN AVANT

Qu’est-ce qui fait que j’y vais malgré la peur ? Je
voudrais me débrouiller, comprendre pour ne pas dépendre.
Mon collègue lui sait et je n’aime pas le fond
bleu pharmacie qu’il utilise. Je ne peux pas critiquer
sans pouvoir assumer les changements.

Première journée, le corps derrière le Mac, le coeur
et la tête côté douleur. Je sens que je suis fébrile, une
brindille pour le feu. Et puis au lieu de nous plonger
dans la manipulation, le responsable de formation
nous donne un temps de parole cadré, avant d’approcher
le PowerPoint par sa définition, ses objectifs. On
va analyser des dias. Alain nous donne des règles à respecter
et non à deviner. Voir comment on peut en faire
un bon outil ou un mauvais. L’aspect technique, avec
la rigueur des compatibilités et des incompatibilités
qui, au mieux, se manifestent par des modifications, au
pire, par l’impossibilité d’accéder aux dias malgré tout
le temps qu’on y aurait investit et la dépendance de la
formation en jeu.

Après, on a des exercices à faire. Glisser une image
du bureau sur une dia. Un geste que d’autres font facilement,
je dois m’y reprendre plusieurs fois pour que la
machine obéisse sous mes doigts. Mais j’ai du plaisir à
découvrir le potentiel de mon ordi, en un clic je peux
changer toutes les dias, mettre du mouvement, faire
apparaitre ou disparaitre. Je découvre des structures à
moduler qui me font avancer autrement dans le contenu
de la formation que je prépare.

Je n’y allais pas par plaisir, mais sentir le plaisir du
formateur, ça aide à essayer d’avoir du plaisir. Le « tous
capable » n’est pas qu’un slogan. Le frontal a aussi sa
place. Faire les exercices, produire et montrer aux
autres pour analyser, ça aide à ne pas souffrir seul dans
son coin.